Amar Chettaïbi, le père de la cinémathèque de Annaba depuis sa création, est décédé d'un infarctus. Cet homme de culture, connu pour sa grande passion de tout ce qui à trait à la culture en général et au cinéma en particulier, a quitté ce monde discrètement mais brusquement. Toujours disponible pour apporter sa contribution à tout ce qui peut permettre le développement de la culture, celui qui ne ratait pas une occasion pour parler de la cinémathèque et de son importante mission de développement culturel, de lieu de rencontre des acteurs, comédiens et gens des arts et des lettres s'est éteint à 57 ans. De son vivant, il fut de toutes les manifestations culturelles pour lesquelles il n'hésitait jamais à sacrifier son temps et son argent. Même au plus fort des actes terroristes de la décennie noire, il refusait de fermer les portes de son institution. « Quelles que soient les menaces, la Cinémathèque restera ouverte et poursuivra sa mission. Elle ne m'appartient pas, elle est la propriété de tous, des jeunes et des moins jeunes, des étudiants et de tous ceux qui veulent faire vivre la culture. » Père de la cinémathèque de Annaba, il le fut aussi pour les Journées du cinéma méditerranéen de Annaba. C'est à lui que l'Algérie doit la réussite de cette manifestation, qui, par deux fois, durant les années 1980, eut un écho mondial. Membre du jury du Festival de Cannes à ses débuts, il n'avait qu'un rêve : celui de relancer les JCMA et voir redynamiser les activités de la cinémathèque nationale. Le seul rêve, qu'il était arrivé à concrétiser, fut la réhabilitation de la cinémathèque de Annaba qu'il ne cessait de couver avec soin. Amar Chettaïbi étant parti pour un voyage sans retour, ce sont tous les Algériens qui perdent en lui un défenseur acharné de la culture nationale. Il sera mis en terre demain au cimetière de Zaghouane de Annaba, face à cette mer Méditerranée qu'il a toujours côtoyée.