Dans une lettre transmise au président de la République, les travailleurs du prestigieux hôtel « Les Zianides », appuyés par le syndicat, protestent contre ce qu'ils appellent le « bradage d'une infrastructure moderne et rentable car cédée à un privé, en échange d'un prix très en deçà de sa valeur réelle ». Dans leur assemblée générale, tenue le 6 novembre 2005, les travailleurs ont révélé que « Les Zianides » a été vendu à 51 milliards de centimes « une somme qui ne représente même pas le quart de sa valeur réelle », expliquent-ils avant de préciser : « nous ne sommes nullement contre la politique de privatisation, mais nous sommes contre le bradage des biens publics et nous demandons que la priorité revienne, d'une manière rationnelle, aux travailleurs. Il serait inconcevable de se désister des biens publics sans tenir compte des intérêts économiques de façon générale et des intérêts des travailleurs. » Hôtel rentable S'opposant à la vente de leur hôtel, les signataires de la longue pétition soulignent : « comment peut-on céder, de cette manière, un hôtel de plus de deux hectares en plein centre ville dont le bâti, à lui tout seul, a été évalué à 50 milliards de centimes, en plus des équipements et du matériel estimés à 37 milliards de centimes, sans compter le fonds de commerce qui n'a pas de prix. » Le chiffre d'affaire des Zianides est de 14 milliards de centimes, sans aucune dette « ni vis à vis des assurances, ni des impôts, ni d'une quelconque partie », renchérissent-ils. Selon la pétition, « tous les travailleurs perçoivent leurs salaires régulièrement, l'hôtel réalise annuellement des bénéfices et il représente un pôle touristique important. » Encourageant les réformes entreprises par l'Etat, les travailleurs restent déterminés pour sauvegarder les intérêts publics d'une manière légale. « Quand on sait que le mètre carré sur les lieux est vendu à 30 000 DA, l'on se demande ce que représente 51 milliards de centimes ? » Une interrogation partagée par tous ceux qui ne comprennent pas ce bradage au moment où les pouvoirs publics clament haut et fort que dans ce type de transactions, les biens publics et les intérêts des travailleurs priment.