L'Algérie sera présente au Forum social mondial de Dakar. L'Association algérienne AFAD vient de finaliser les recommandations qu'elle prévoit de soumettre lors du Forum social mondial de Dakar (Sénégal). Ce rendez-vous planétaire se tiendra en février prochain à Dakar (Sénégal), où AFAD représentera notre pays en tant que membre du Comité de pilotage du projet régional de défense des droits des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés, mis au point en février 2008, à l'initiative de la Cimade. Au même titre que ses homologues du Maroc, du Mali, du Niger, du Sénégal et de Mauritanie, eux aussi membres du comité, Mme Haddad, présidente de l'AFAD, estime «cruciale» la participation de l'Algérie. Car il s'agit de réfléchir ensemble sur la problématique de la migration dans sa globalité, le forum de Dakar devant consacrer une large part à la thématique de la migration. Ce forum vient à son heure, note la militante, compte tenu des dégâts collatéraux énormes induits par l'émigration clandestine. Dégager une stratégie commune de lutte pour une alternative à l'émigration clandestine pour les ressortissants des zones de départ ou de transit est l'objectif recherché par ces pays, dont la plupart se sont substitués «gendarmes» de l'Europe. En effet, explique Mme Haddad, des pays traditionnellement d'émigration comme le Maroc, l'Algérie, le Mali, le Niger, le Sénégal ou la Mauritanie sont subitement devenus des pays de transit, voire d'accueil par défaut pour de nombreux migrants, réfugiés et demandeurs d'asile. De plus, les accords mis en œuvre par l'Union européenne et ses Etats membres pour endiguer les flux migratoires africains vers l'Europe ont des conséquences importantes sur la manière avec laquelle sont traités les migrants. En cause, ces pays n'ont ni les moyens humains et financiers ni, pour certains, la tradition démocratique nécessaire à un traitement respectueux des droits humanitaires. D'où la mise au point du projet régional et la participation au Forum mondial de Dakar qui, selon notre source, ont pour finalité de proposer un cadre juridique régional pour la libre circulation des personnes et inciter l'Europe à revoir sa politique migratoire. C'est à Gao, au Mali, en 2008, rappelle Mme Haddad, que le forum sous-régional avait été mis en place par des associations sénégalaise, nigérienne, malienne d'abord, pour s'étendre à un niveau régional intéressant des pays comme la Libye, l'Algérie, le Maroc en raison de leur rôle indéniable dans le transit de candidats à l'émigration clandestine vers les pays européens, notamment. Dès lors, le réseau s'est engagé dans une stratégie de collaboration et d'échange avec tous les acteurs de la plateforme de la migration, note-elle. Outre les recommandations, les pays concernés par les flux migratoires – départ, transit, accueil – prévoient d'exposer des exemples d'initiatives dissuasives réussies dans certains d'entre eux. L'objectif consiste à donner aux associations et ONG africaines les moyens de peser sur la balance lors du Forum social mondial de Dakar, conclut la présidente d'AFAD.