Il y aura une tempête exceptionnelle, mais les chercheurs attendent de meilleures données pour savoir si elle est toujours active. Des chercheurs espagnols affirment qu'un gigantesque cyclone, aussi grand que le continent européen, balaie Saturne depuis maintenant cinq ans. Il s'agit de la plus longue tempête jamais détectée dans le système solaire. 4000 : c'est le nombre de kilomètres sur lesquels s'étend depuis maintenant cinq ans cet immense cyclone, le plus grand qui ait été observé sur Saturne. La tempête est étudiée depuis 2004 par des chercheurs espagnols, et ce, grâce aux images issues de la sonde américaine Cassini. «Nos observations en font le cyclone de plus longue durée observé sur les grandes planètes du système solaire, Jupiter et Saturne», s'enthousiasme l'auteure principale de cette étude, Teresa del Rio-Gaztelurrutia. Toutefois, après cinq ans d'études, les chercheurs admettent ne savoir «encore que peu de choses sur ce genre de structures». Généralement, ce type de tempêtes, qui se caractérise par un vent tournant dans la même direction que la planète, sont de courte durée, souligne Teresa del Rio-Gaztelurrutia. Ce cyclone est donc exceptionnel. Les scientifiques espagnols ont réalisé des simulations mathématiques afin de décrire la structure horizontale et verticale de la tempête, sa circulation et la façon dont elle interagit avec les vents. Ils ont notamment observé que le cyclone se déplaçait à une vitesse de 245 kilomètres par heure, accompagné de vents soufflant à 72 kilomètres par heure, ce qui semble peu intense face à la taille impressionnante du cyclone. Aujourd'hui, l'équipe de chercheurs attend les données recueillies par Cassini en 2009, afin de suivre le comportement de la tempête au cours de cette année, et savoir tout simplement si elle est toujours active.Une récente étude révèle que la formation des cyclones serait liée à la couleur des océans. La présence plus ou moins forte de chlorophylle aurait en effet une influence sur la fréquence des ouragans. Après avoir réalisé une simulation informatique dans une région du nord du Pacifique, les chercheurs ont découvert que le changement de couleur des eaux peut engendrer une diminution de 70% de la formation de typhons. D'après les scientifiques, la présence de chlorophylle contribue en grande partie à déterminer la couleur des océans. Les simulations réalisées révèlent que l'absence de chlorophylle ou de couleur verte affecte la formation de cyclones en modifiant la circulation de l'air et la distribution de la chaleur. Les rayons du soleil peuvent, en effet, pénétrer plus profondément dans l'océan, et ainsi laisser plus froides les eaux de surface.Ces dernières produisent alors moins d'énergie, ce qui a un impact sur la circulation de l'air, plus sec et moins favorable à la formation d'ouragans.Selon de récentes études, les populations de phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire des océans, accusent une diminution depuis un siècle.