Parce qu'il y a eu mort d'homme, le parquet de Constantine a ouvert immédiatement une enquête. Cela concerne la mort de Kamel Toufouti, dit Karim, survenue dans les locaux de la sûreté de Constantine. Six policiers, qui assuraient la permanence jeudi dernier, jour du drame, au siège de la sûreté de wilaya de Constantine, sis au Coudiat, ont été auditionnés hier par le procureur de la République près le tribunal de Constantine pour «négligence grave ayant entraîné mort d'homme», apprend-on de sources sûres. Cette première démarche entre dans le cadre d'une enquête préliminaire en attendant le rapport d'autopsie. L'affaire déborde, puisque hier, vers 16h, une émeute a éclaté à Hamma Bouziane, localité où résidait Kamel Toufouti. Les habitants de ladite cité, pour la plupart des proches du défunt, sont sortis, bloquant la route à l'aide de pneus enflammés, de blocs de pierre et de troncs d'arbres. Aussitôt, les forces de police rappliquent accompagnées d'une unité de la Protection civile. Des jeunes nous diront qu'ils ont déclenché cette action pour que justice soit rendue à la famille de Kamel et que la vérité soit connue. Tous sont convaincus que le drame était survenu dans des circonstances troubles. Rencontré sur les lieux, à deux pas du domicile familial, Mouloud, frère de Kamel, nous annoncera : «Nous comptons dès demain déposer une plainte contre la sûreté de wilaya de Constantine pour ce qui est arrivé à mon frère.» Pour rappel, selon des sources au fait de l'affaire, Kamel Toufouti, célibataire, 41 ans, a été retrouvé pendu avec les lacets de ses chaussures dans la cellule où il avait été enfermé par la police. Auparavant, à la fin de la journée de jeudi, des agents de la Sûreté nationale l'avaient interpellé au niveau des Arcades romaines, à proximité de la gare Est, alors qu'il était en état d'ébriété, selon la police. Il avait été embarqué au motif de troubles à l'ordre public.