Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a écrit au président Barack Obama pour lui demander d'intervenir afin d'empêcher que les représentants américains n'adoptent une résolution qualifiant de «génocide» les massacres d'Arméniens en 1915-17, a affirmé hier son ministre des Affaires étrangères. Le Premier ministre a déclaré que l'adoption de ce texte serait une «erreur», a indiqué Ahmet Davutoglu, cité par l'agence turque Anatolie. La Turquie a dit dans le passé que la résolution brouillerait ses relations avec les Etats-Unis. En mars, après que la Commission des affaires étrangères de la Chambre ait approuvé la résolution proposée, la Turquie a retiré son ambassadeur de Washington, avant de le renvoyer plusieurs semaines après. La résolution qui pourrait arriver devant les représentants dès aujourd'hui, selon les médias turcs, appelle Obama à «qualifier de façon précise l'extermination systématique et délibérée de 1 500 000 Arméniens de génocide». «Nos interlocuteurs américains pensent comme nous et nous ne croyons pas que le texte passera», a souligné le ministre turc, en mettant l'accent sur l'importance des relations stratégiques entre les deux alliés de l'OTAN, mais de prévenir aussi : «Espérons que la Chambre des représentants n'adoptera pas un texte qui engagera nos relations bilatérales dans une nouvelle épreuve». Ahmet Davutoglu a souligné avoir eu aussi une conversation téléphonique avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qu'il a pressée de n'épargner aucun effort pour empêcher un vote sur la résolution concernée. Les Arméniens qualifient de «génocide» les massacres et déportations qui ont fait, selon eux, plus d'un million et demi de morts au sein de leur communauté.