Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé, vendredi, que la médiation qu'il a proposée de mener dans le dossier nucléaire iranien pouvait avoir «un impact positif» dans les négociations entre les grandes puissances et Téhéran. «Si la Turquie peut jouer ce rôle, je crois que cela aurait un impact positif», a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Washington, où il devait participer au sommet des dirigeants des grands pays industrialisés et économies émergentes (G20) sur la crise financière. Il a ajouté que les Turcs pouvaient s'appuyer sur leur position privilégiée dans la région, notamment en tant que «voisins» de l'Iran. Le Premier ministre turc n'a pas indiqué s'il avait reçu une réponse de l'administration américaine, ou même de l'équipe de transition du président élu Barack Obama, qui reprendra le dossier le 20 janvier prochain, lors de son investiture. Le Premier ministre turc avait proposé une médiation turque mercredi, dans un entretien publié par le New York Times : «Nous sommes prêts à être le médiateur», avait-il indiqué au journal. La Turquie avait annoncé fin juillet qu'elle assumait, à la demande des parties, un rôle informel «de consolidation et de facilitation» des pourparlers entre l'Iran et le groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) sur le dossier du nucléaire iranien. Lors de sa conférence de presse, M. Erdogan a également affirmé que la Turquie ne pouvait accepter que l'Iran soit dotée d'une «arme atomique ou d'une arme de destruction massive». Abordant la question des relations bilatérales entre la Turquie et les Etats-Unis, le Premier ministre turc a de nouveau félicité Barack Obama pour sa victoire à la présidentielle américaine, espérant que les deux pays allaient «continuer à coopérer». «Nous sommes prêts à travailler avec la nouvelle administration», a-t-il assuré. L'équipe de transition du président élu a indiqué, vendredi, que les représentants de M. Obama au sommet du G20, l'ex-secrétaire d'Etat, Madeleine Albright, et un ex-parlementaire républicain, Jim Leach, rencontreraient le Premier ministre turc, entre autres dirigeants. M. Erdogan n'a pas directement répondu à une question lui demandant s'il serait plus facile de travailler avec M. Obama qu'avec George W. Bush. «Je dois voir comment M. Obama fonctionnera», s'est-il contenté de dire.