La Bibliothèque nationale d'Algérie (BN) a accueilli hier Mme Ulrich Michalowsky, docteur en lettres française et directrice de la bibliothèque de Potsdam (Allemagne). Elle a animé une conférence ayant pour thème « Clivages informationnels et réseaux de transmission du savoir : rôle des bibliothèques ». Dans son intervention, elle indique que la « fracture » numérique consiste en ce schisme ou fossé intellectuel et technologique existant entre les pays développés et les pays pauvres. D'où l'inégalité des chances quant à l'accès aux connaissances. Ainsi, dans les pays en voie de développement, les infrastructures technologiques ne sont pas « disponibles vu qu'elles coûtent cher ». Comme ils sont confrontés au problème de l'analphabétisme. En parallèle, des internautes en ces pays « puisent des contenus mais ne font rien pour constituer leurs propres contenus ». L'autre problème soulevé, concernant l'accès à l'internet et au numérique, réside dans « le capital social » (notion du sociologue Pierre Bourdieu) dont chaque prétendant à l'information est doté. Problème qui se pose aussi dans les pays développés et qui favorise l'inégalité des chances. A l'effet de réduire ces « clivages », est nécessaire entre autres d'atténuer les inégalités sociales et développer, poursuit la même intervenante, le système des « archives ouvertes ». Il s'agit de serveurs sur lesquels les scientifiques à titre d'exemple déposent leurs travaux pour qu'ils soient accessibles au plus grand nombre d'intéressés. D'autant que les « revues sont chères et ne sont pas à la portée de tout le monde ». Entre temps, il faut créer des possibilités d'éducation et d'initiation aux médias. La bibliothèque peut jouer en partie ce rôle. Aussi est-il souhaitable d'intégrer les cours d'internet dans les programmes scolaires.