La Bibliothèque nationale d'Algérie (BN) à Alger a abrité hier la « Journée sur la bibliothèque virtuelle et le nouveau savoir ». Entre autres intervenants, Mme Nora Chihani Berrouk, chercheuse au Cerist, a abordé le thème ayant trait à « l'informatique et les technologies de l'information : l'expérience du Cerist ». Elle relève que la bibliothèque virtuelle est sujette à plusieurs définitions. Une de ces définitions en fait un « concept d'organisation traduit par l'alliance de trois points fondamentaux, à savoir l'informatisation des bibliothèques et des centres, les infrastructures de communication et les nouvelles gammes d'outils pour l'utilisateur en quête de recherche de l'information ». La numérisation des documents « permet un accès plus rapide à l'information et réduit les déplacements physiques ». Elle qualifie l'opération de numérisation des thèses ou ouvrages menée au Cerist de « réussite ». Néanmoins, des problèmes en la matière restent à régler. A titre d'exemple, « la lente et difficile intégration des documents numériques et le peu d'acquisition de ce genre de documents et le manque ou l'absence de tradition de coopération entre les institutions concernées et les bibliothèques ». A son tour, Ghilas Yahia, consultant, a présenté une communication intitulée « Bibliothèques virtuelles et passage aux nouvelles technologies d'information et de communication ». Il constate des « ambiguïtés des appellations » concernant les bibliothèque virtuelles numériques ou électroniques. Il voit que le « virtuel » ne se réfère pas à son « sens initial, comme le rappelle Jean Claude Guédon, virtuel ne s'oppose pas au réel, mais à véritable. Et son synonyme n'est pas réel, mais potentiel ». Quant au numérique ou électronique, il s'agit d'« un système d'information dans lequel les ressources d'information sont disponibles sous une forme traitable par ordinateur ». Chargé de cours à l'université d'Alger (sciences humaines et bibliothéconomie), Samir Hachani est intervenu sur le système « de la bibliothèque numérique et les droits d'auteur ». Il constate que le « puissant » monde des éditeurs, afin de « préserver ses acquis, essaie de faire passer les lois restreignant de plus en plus l'accès à l'information et privent de ce fait une grande partie des utilisateurs de bibliothèques des droits des plus élémentaires à l'information ». Ces entreprises regroupées en « cartels » constituent de « véritables multinationales dont le but premier est le profit ». De par leur « lobbying intense, elles orientent les lois à leur avantage ». Le même intervenant souhaite que l'Algérie, vu son potentiel humain, ses ressources naturelles et son aisance financière, consacre plus d'investissements dans le secteur des télécommunication « afin d'aborder la nouvelle révolution numérique dans les meilleures conditions possibles ».