L'Algérie se projette dans l'après- pétrole. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, a annoncé lors de cette année 2010 le lancement d'un programme de développement des énergies renouvelables. Il sera notamment axé sur les énergies solaire et éolienne. Par sa situation privilégiée, l'Algérie dispose du plus grand gisement solaire du bassin méditerranéen. La durée moyenne d'ensoleillement du territoire dépasse les 2000 heures par an, pour atteindre près de 3500 heures d'ensoleillement dans le désert. Le total d'énergie reçue est estimé à 169 400 TWh/an, soit 5000 fois la consommation d'électricité annuelle du pays. Le potentiel éolien diverge selon la situation géographique. Ainsi, au nord du pays, le potentiel éolien se caractérise par une vitesse moyenne des vents modérée (1 à 4 m/s) avec des microclimats autour d'Oran, Annaba, sur les Hauts- Plateaux et à Biskra. Ce potentiel énergétique convient parfaitement pour le pompage de l'eau, particulièrement sur les Hauts-Plateaux. Au Sud, la vitesse moyenne des vents dépasse les 4m/s, plus particulièrement au Sud-Ouest, avec des vents qui dépassent les 6m/s dans la région d'Adrar. L'intérêt de l'Algérie pour les énergies renouvelables est motivé par plusieurs considérations : une baisse continue des coûts de leur mise à disposition, la préservation des énergies fossiles, le développement industriel et la protection de l'environnement. Le président Abdelaziz Bouteflika a chargé le gouvernement d'élaborer des mesures visant à encourager l'investissement et à capitaliser sur les résultats de la recherche scientifique, en matière d'énergies renouvelables, pour profiter à l'économie. Il a également demandé au gouvernement d'élaborer un plan national crédible pour le développement de nouvelles énergies renouvelables avant le Conseil des ministres en 2011. L'Algérie veut préparer l'après-hydrocarbures en développant les énergies renouvelables dans le solaire et le nucléaire, en coopération notamment avec la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, la Russie, la Chine et le Brésil. Elle prévoit notamment la construction d'une centrale de production d'électricité solaire dans le Sahara (extrême-sud) d'une capacité de 150 mégawatts (MGW). L'Algérie a lancé en novembre 2007 la construction d'une centrale hybride utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 180 MGW d'énergie électrique dans la zone gazière de Hassi R'mel. La mise en œuvre effective de ce programme sera entamée en 2011 et permettra sur les vingt prochaines années de produire 40% des besoins d'électricité de l'Algérie à partir de ces énergies, selon le ministre.