Trois peines différentes pour un seul homme en l'espace de six ans ! Un record pour la justice algérienne. L'affaire Mohamed Gharbi a particulièrement marqué l'année 2010. Elle a fait couler beaucoup d'encre et a suscité une forte mobilisation. Le feuilleton a commencé le 11 février 2001 dans la ville de Souk Ahras. Ce jour-là, l'ancien moudjahid et patriote, Mohamed Gharbi, 74 ans, a décidé d'agir contre un repenti qui n'a pas cessé, selon son entourage, de le narguer et de le menacer. Il le tue à la kalachnikov avant de se rendre, sans résistance, aux services de sécurité. Il est donc arrêté et emprisonné. Son premier procès n'a lieu qu'en janvier 2004. L'homme est condamné à 20 ans de réclusion par le tribunal criminel de Guelma (est de l'Algérie). Il fait appel. Trois ans plus tard, et contre toute attente, Mohamed Gharbi est condamné, lors du procès en appel en mars 2007, à perpétuité. Il fallait repartir à zéro. Alors que sa défense tente de réduire sa peine, sa situation s'est compliquée davantage. En troisième instance et lors d'un procès en cassation, le vieux Gharbi est condamné à mort. C'était en juin 2009. Il ne lui restait alors qu'un ultime recours. Les avocats de la défense portent l'affaire devant la Cour suprême. Peine perdue. La Cour Suprême traite l'affaire le 22 juillet 2010 et confirme la condamnation à mort en rejetant le pourvoi en cassation introduit par la défense. Le jugement est définitif. Le ciel tombe sur la tête du patriote et de sa famille. Que faire ? Rien. Il ne restait que la grâce présidentielle pour permettre à l'ancien moudjahid de retrouver sa liberté. Là encore, il faut batailler. Outre les cris de détresse, les membres de la famille Gharbi et ses amis entament un travail de mobilisation. Un comité pour la libération de Mohamed Gharbi (LMG) a été créé. Ce dernier dépose un dossier de demande de grâce au niveau de la présidence de la République. Il ne restait plus qu'à attendre un geste du chef de l'Etat. Un geste qui n'arrive qu'au début du mois de décembre 2010. Mohamed Gharbi bénéficie d'une réduction de peine. Mais il devra rester en prison pour dix années supplémentaires… Affaire à suivre en 2011.