Le service de gynécologie obstétrique de l'établissement hospitalier spécialisé de Sidi Mabrouk, parrainé par l'infatigable professeur Ali Sellahi, semble soutenir le rythme en assurant pour la cinquième fois ses journées internationales de gynécologie. Le fait saillant de cette rencontre organisée les 17 et 18 novembre à l'université islamique Emir Abdelkader aura été sans conteste le niveau élevé des communications proposées par d'éminents spécialistes français et algériens, experts internationaux en gynécologie et particulièrement en cancérologie du col utérin et du sein, de la fertilité, de la ménopause, de la contraception et de la coeliochirurgie qui est en plein essor en génécologie obstétrique ne manquera pas d'intéresser les nombreux spécialistes et étudiants en médecine. Si le but déclaré à travers l'organisation de ces journées, permettant par ailleurs de tisser des liens avec les spécialistes étrangers ayant une expérience notable dans les domaines pointus de la gynécologie obstétrique, mais aussi d'assurer une formation continue des médecins spécialistes, résidents, généralistes et sages-femmes prouve encore une fois que les compétences nationales existent et méritent tous les égards. Beaucoup reste à faire en matière d'équipements des infrastructures sanitaires du secteur public, d'une manière à rendre l'accès à des soins, devenus de plus en plus compliqués, moins onéreux pour une population en proie à des difficultés de tous genres. Dans cet ordre d'idées, on notera que les nombreuses interventions programmées durant deux journées bien chargées ont certes touché tous les aspects sanitaires liés à l'homme, comme le sempiternel problème de la stérilité, mais aussi les multiples pathologies qui continuent de faire des soucis pour les femmes, et liés essentiellement à la fécondité, la contraception, le cancer du col utérin. Toutefois, il sera évident de rappeler que le coût de cette évolution est loin d'être à la portée du premier venu. Au moment où des services de maternité relevant du secteur public et dans lesquels des médecins et des sages-femmes continuent d'exercer dans des conditions précaires, alors que d'autres sont éclaboussés ces dernières semaines par des affaires de jeunes femmes décédées durant ou suite à l'accouchement, on est en train de s'interroger où se trouve la faille. Certains spécialistes parmi les plus connus dans le domaine ne manqueront pas de relever la mauvaise prise en charge des couples infertiles, souvent désorientés et qui se retrouvent à la merci de certains médecins, adeptes du gain rapide, qui les pousseront à pratiquer des interventions coûteuses dans des cliniques privées pour des cas susceptibles d'être traités. Cela se dit aussi pour les cas de ménopause dont le traitement demeure toujours controversé à ce jour. Pour d'autres, l'évolution constatée à travers les recherches et les études médicales présentées n'aura pas réellement son impact sur la population, si un véritable travail de vulgarisation ne sera pas entrepris, sachant que nombreuses sont les femmes qui n'ont pas les moyens de s'offrir un dépistage du cancer du col utérin ou une imagerie pour l'examen d'un cancer du sein. Et dire que des voix lancent des plaidoiries pour l'éradication de telle ou telle pathologie, alors que des femmes malades souffrent encore dans les hôpitaux pour se faire ausculter.