La présidentielle de 2014 revient avec insistance sur la scène publique. Bien qu'encore lointain, puisque le président Bouteflika a encore devant lui trois ans et demi pour terminer son troisième mandat, ce rendez-vous électoral captive l'intérêt de nombre de politiciens. La présidentielle de 2014 revient avec insistance sur la scène publique. Bien qu'encore lointain, puisque le président Bouteflika a encore devant lui 3 ans et demi pour terminer son 3e mandat, ce grand rendez-vous électoral captive l'intérêt de nombre de politiciens et occupe les manchettes des quotidiens. Une question revient en boucle, c'est celle de la succession de Bouteflika. Présenté comme malade, le chef de l'Etat ira-t-il au bout de son 3e mandat ? Succédera-t-il à lui-même en 2014 ? La réponse la plus évidente vient du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, au cours de la session du comité central tenue ce week-end. Acculé par le mouvement de redressement qui l'accuse d'utiliser le parti pour assouvir ses envies politiques les plus personnelles, M. Belkhadem assure que «le président Bouteflika sera le candidat du FLN en 2014, si Dieu le veut». Autrement dit, tant que le chef de l'Etat est en vie, il restera le président du FLN et de l'Algérie. Il est plutôt logique, aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique, qu'après avoir réussi la prouesse de supprimer la délimitation du nombre de mandats présidentiels en modifiant la Constitution en 2008, le président Bouteflika ne lâchera plus le fauteuil présidentiel. Sauf malheur, aucune succession ne serait donc possible. Mais dans l'autre cas de figure, la succession serait-elle réellement ouverte ? Des rumeurs, distillées par des milieux occultes, circulent sur une éventuelle succession d'ordre familial. Longtemps véhiculée dans le milieu médiatique, la probable candidature de Saïd Bouteflika, le frère cadet du Président, est remise au-devant de la scène par un certain Sid Ahmed Al Ayachi, président du Rassemblement pour la concorde nationale, non agréé. OPPORTUNISTES «Nous ne voyons que Saïd Bouteflika, qui a des qualifications scientifiques et a acquis une expérience politique, pour conduire la prochaine période. Si son frère Abdelaziz ne se présente pas, Saïd sera celui que nous soutiendrons et nous serons derrière sa candidature», a-t-il déclaré dans un interview au quotidien Al Djazaïr News, paru mardi 21 décembre. L'annonce de ce responsable d'un parti en quête d'agrément, peu ou pas du tout connu sur la scène politique, a certes vite été démentie par d'autres membres du RCN puis, indirectement, par le concerné. Tenu en toute évidence par le droit de réserve que lui impose son poste de conseiller du président de la République, Saïd Bouteflika a préféré exprimer «sa gêne» par rapport à ce nouvel épisode de ce qui s'apparente à un feuilleton de la succession présidentielle. Selon le journal arabophone Ennahar El Jadid, Saïd Bouteflika a exclu, dans une discussion avec un de ses amis qui sonne plutôt comme un démenti déguisé, avoir la moindre attache avec le RCN ou avec un autre parti. Selon toujours ce journal, Saïd Bouteflika se démarque de tout ce qui se dit sur ses «intentions» ou «ambitions» de succéder à son frère. On parle ainsi d'«opportunistes qui utilisent le nom du frère du Président pour des intérêts personnels». Pourtant, l'ambition politique du frère cadet du Président a été évoquée dans la presse au lendemain de la présidentielle de 2009, sans qu'elle soit démentie. L'hypothèse d'une succession familiale a déjà fait les choux gras de la presse nationale sans qu'elle soit démentie. Un journal bien connu sur la scène médiatique avait annoncé en 2009 que Saïd Bouteflika se préparerait à prendre le pouvoir en 2014 et devrait créer un parti qui raflerait la mise aux élections législatives de 2012 et qui lui servirait de tremplin «légal» pour remplacer son frère au poste de président de la République. Il ajoutera que le parti que Saïd Bouteflika voudrait créer ressemblerait au RND au moment où il a été conçu par le pouvoir. S'il n'avait pas jugé utile de démentir l'information d'il y a un an et demi, pourquoi le fait-il maintenant ? Pour certains observateurs, Saïd Bouteflika ne veut pas d'un simple adoubement partisan. S'il décide de se présenter, ce serait pour répondre à une demande... populaire. Comme c'était le cas pour son frère… Mais dans un système politique fermé, l'on se soucie de moins en moins des formes. Ce qui importe, c'est plutôt la longévité de ce système au nom de la pérennisation des privilèges.