Le Centre national de préservation et de sécurité routières (CNPSR) a été créé le 20 avril 1998. Sa mission est de coordonner les efforts de différents départements ministériels, des services de sécurité et des associations concernées afin d'atténuer l'ampleur du fléau des accidents de la route. En plus de son travail de réflexion, d'analyse et de définition d'un plan national de prévention routière, le centre est appelé à faire le suivi sur le terrain. Mais, jusque-là, il est loin des objectifs escomptés. La raison ? Il ne dispose pas de moyens nécessaires pour ce faire. « Nous avons élaboré des plans d'action qui sont restés noir sur blanc, car les départements ministériels précédents n'ont pas dégagé les moyens matériels qui y sont nécessaires », a souligné El Hachemi Boutalbi, directeur général du CNPSR. Cela n'a pas dissuadé les dirigeants du centre de poursuivre leur travail de sensibilisation, à la fois des conducteurs et des piétons. Le CNPSR a défini, ainsi, une nouvelle politique nationale qui est orientée, en premier lieu, vers l'homme. La responsabilité de l'homme dans les accidents de la route est estimée, selon les études du centre, à plus de 80%. Compte tenu des analyses d'un tel fléau qui a mis, ces quatre dernières années, la barre des mortalités au plus haut niveau, le CNPSR a recommandé certaines actions à mener en direction des usagers de la route (conducteurs et piétons). Il a également sondé les défaillances et les insuffisances en matière d'infrastructures routières. Pour y remédier, il a relevé la nécessité de réaménager les tronçons les plus meurtriers, tel que celui reliant Bouira à Sétif, sur la RN4. S'y ajoute la réalisation des voies supplémentaires spécifiques aux poids lourds au niveau des rampes afin d'éviter le ralentissement de la circulation et le dépassement dangereux. Aussi, faut-il implanter des panneaux de sensibilisation à l'intérieur et à l'extérieur des agglomérations, multiplier les passages pour les piétons, réparer et entretenir le réseau routier souffrant d'un grand nombre de lacunes et intégrer la sécurité routière comme aspect fondamental dans toute planification de construction de villes. La stratégie que propose le CNPSR s'étalera sur cinq ans. On ne verra ses premiers résultats que dans trois ans. « Le ministre des Transports a pris acte et a promis de nous débloquer les moyens financiers nécessaires pour la mettre en application à partir de 2005 », a indiqué M. Boutalbi. Les architectes de cette stratégie se fixent comme objectif de réduire le nombre des accidents de la route de 10% dans les wilayas pilotes au cours des trois premières années et de 20% sur le territoire national à compter de la cinquième année. Le CNPSR a, en outre, mis en exergue le manque de rigueur dans l'application des lois et réglementations. Ainsi, la nouvelle loi 01-14 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière ne pourrait pas changer la tendance actuelle sans l'implication effective des services de sécurité, en accentuant le contrôle sur le terrain, et sans l'instauration d'un système fiable de recouvrement des amendes. A ce propos, il est à noter que le taux de recouvrement des amendes tourne autour de 20%, soit un manque à gagner de 15 milliards de centimes pour le Trésor public.