En raison des imperfections relevées, le nouveau code de la route sera soumis à l'APN pour révision. Morts par-ci, mutilés par-là, accidents de la route, pertes humaines et matérielles...Terrorisme routier, hécatombe, véritable catastrophe, criminalité de la route...autant de qualificatifs pour décrire un phénomène qui cause chaque jour la mort de dix personnes et blesse une centaine d'autres tout en coûtant plus de 65 milliards de dinars en 2004. Ces statistiques mentionnées portent quasiment sur les accidents corporels. De ce fait, ces données doivent être complétées par les accidents matériels qui n'ont pas donné lieu à un procès verbal de la part des services de sécurité mais qui ont fait l'objet de déclaration de sinistre, par l'auteur ou par les victimes, auprès des compagnies d'assurances. Les accidents ayant causé des dommages matériels, seulement, seraient au nombre de 500.000 à 550.000 par an. Un phénomène classant l'Algérie dans une peu enviable 4e place mondiale derrière les USA, l'Italie, la France et au 1er rang au niveau du Maghreb et du monde arabe. Ce phénomène, certes pas spécifique à l'Algérie, met également en difficulté les compagnies d'assurances. Certes, l'arsenal juridique mis en place par les pouvoirs publics depuis le 1er mars dernier a diminué un tant soit peu, les conséquences de ce grave phénomène. Mais il n'en demeure pas moins que beaucoup de choses restent à faire comme l'a soulevé Hachemi Boutalbi, directeur du Centre national de sûreté et de prévention routière (Cnprs) comprenant les assurances, la Gendarmerie nationale, la Sûreté nationale... Les récentes mesures coercitives du code de la route ont certes commencé à donner leurs fruits. «Pour les mois de mars et avril, on a enregistré une baisse dans les accidents de 15,04% par rapport à la même période de l'année précédente pour 13.625 cas de retrait de permis», a déclaré le colonel Douaghi de la Gendarmerie nationale. Mais il est illusoire de croire que la mise en place d'un texte de loi suffit à endiguer un phénomène d'une telle ampleur. D'ailleurs, «le nouveau code de la route, opérationnel depuis le 1er mars 2005 sera prochainement soumis à l'APN pour révision en raison des imperfections relevées sur le terrain», a révélé Hachemi Boutalbi. Les expériences observées dans des pays touchés par ce même phénomène montrent que seule la mobilisation de tous peut et est en mesure de renverser la tendance d'autant que le facteur n°1 de cette hécatombe n'est autre qu'humain. Quelles actions menées, en direction de quelle tranche de population et avec quels partenaires? Ce sont les questions auxquelles ont tenté de répondre les différents partenaires ayant pris part à la journée d'étude sur l'assurance et la prévention routière organisée par le Conseil national des assurances (CNA). Dans un premier temps, le colonel Douaghi estime qu'il faut d'abord que les pouvoirs publics homologuent les circuits d'examen du permis de conduire. Alors que le Cnpsr a élaboré un plan d'action en février dernier pour endiguer ce phénomène. Le spécialiste et animateur de «Tarik essalama», Laâzouni, a même remis en cause le nouveau plan de circulation en raison de «la précipitation avec laquelle il a été élaboré». En fait, le secteur des assurances ne peut rester en retrait de ce plan alors qu'il peut être l'un des premiers bénéficiaires des retombées positives de la baisse des accidents de la circulation. Sur ce point, Abdemalek Benlaribi, chef de division à la SAA et représentant des assureurs au Cnpsr, a mis l'accent sur la «répression» en diminuant dans une certaine mesure les indemnités accordées aux assurés fautifs. Par ailleurs, les intervenants ont été unanimes quant aux dispositions devant à même d'endiguer ce phénomène et améliorer la prévention routière en mettant en place un dispositif national d'information devant couvrir tout le cheminement et l'information sur les accidents de la circulation (collecte, saisie, traitement, exploitation..) dans un premier temps. En outre la mobilisation de l'ensemble des parties concernées pour mener dans le cadre d'un programme d'action coordonné, une véritable bataille contre le fléau des accidents de la route est plus que nécessaire.