La ville de Dellys (65 km à l'est de Boumerdès) a vécu hier une scène particulière : tout un quartier a été assiégé par les forces de sécurité qui y encerclaient un groupe terroriste depuis la veille vers 20h. Tôt le matin, le corps sans vie d'un militaire arrivait à la morgue de l'hôpital, alors que 2 militaires et 3 policiers blessés étaient admis aux services des urgences. Ils ont été légèrement blessés lors d'un accrochage qui venait d'avoir lieu au quartier Leqhaoui, à moins d'un kilomètre de là. Ils ont reçu les premiers soins avant d'être transférés vers un autre établissement. Une source sécuritaire nous a confié que les forces de sécurité ont essuyé des tirs d'armes automatiques nourris au moment où elles s'apprêtaient à convaincre le groupe terroriste de se rendre. Les échanges de coups de feu avaient commencé vendredi vers 21h, avec l'intervention des forces de sécurité pour appréhender les terroristes dont la présence dans le quartier venait d'être signalée. Hier, les premiers habitants qui sortaient de chez eux réalisaient que «cette fois, ce n'est pas comme les cas précédents où on entendait des coups de feu la nuit sans rien voir au matin», comme le fait remarquer un citoyen. Car des éléments de la gendarmerie et de l'ANP, mobilisant des véhicules blindés, étaient postés dans les différents coins du quartier. Ceci pendant que les forces de police, dont la BMPJ, quadrillaient la ville tout entière. Si dans la rue principale de Dellys, il n'y avait aucun signe qu'une importante opération antiterroriste était en train d'être menée, les ruelles du quartier Leqhaoui, du côté de la mer, étaient, par contre, presque désertes. Les citoyens ont été invités par les forces de sécurité à ne pas s'aventurer près de cet endroit», témoigne un habitant. Sur place, nous avons constaté que la ruelle dite Triq El Djamaâ, menant au front de mer et qui traverse ledit quartier, est restée déserte toute la journée. C'est que l'assaut des forces de sécurité pouvait être donné à tout moment. Surtout que les terroristes auraient refusé toute négociation pouvant mener à leur reddition, selon notre source. En fin de journée, nous avons constaté qu'un véhicule de la Protection civile a été mobilisé et positionné non loin du théâtre des opérations. Les forces de sécurité ont tenu à ne laisser aucune chance aux terroristes encerclés de s'échapper. L'étau se resserrait sur la cible au fur et à mesure que tombait la nuit. Vers midi, déjà, une source sécuritaire nous disait que l'assaut serait donné à la tombée de la nuit. Ceci par souci de ne pas faire de victimes parmi les citoyens et les habitants qui se trouveraient aux alentours. Et aussi pour éviter aux terroristes de s'infiltrer dans la foule pour se servir des citoyens comme boucliers. A la prière d'el maghreb, la mosquée El Daaoua, située face à la villa où se sont réfugiés les terroristes, était totalement vide. A 18h30, l'opération se poursuivait toujours et les terroristes étaient encerclés, au lieudit Ledjnane Benaâmane. Ceci pendant que nous avons noté, hier, une mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité dans toute la wilaya de Boumerdès. Ce qui s'est passé à Dellys et les multiples vérifications d'identité et autres interventions de la police et de la gendarmerie sur tout le territoire de la wilaya, jusque dans les villes de l'est d'Alger comme Rouiba et Reghaïa «est le prolongement de l'opération menée depuis 15 jours dans les maquis de Djerrah (au sud-est de Boumerdès) et de Sidi Ali Bounab (Tizi Ouzou)». A signaler que si le réseau de téléphonie mobile, désactivé pendant 15 jours pour les besoins de cette offensive, a été rétabli depuis jeudi dernier, aucun bilan n'a jusqu'ici filtré.