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P. Mourlevat (Chef de la mission économique à l'ambassade de France à Alger)
UbiFrance-Medef « La période de frilosité est terminée »
Publié dans El Watan le 19 - 11 - 2005

Rencontré à Paris en marge du colloque organisé par UbiFrance-Medef International sous le thème « L'Algérie : ouverture du marché, tonicité de la croissance et politique volontariste de grands projets », Pierre Mourlevat revient dans cet entretien sur la présence des entreprises françaises en Algérie.
Plusieurs intervenants dans ce colloque n'ont pas manqué de souligner le plan complémentaire de soutien à la croissance économique de 55 milliards de dollars US. Croyez- vous en ce plan, et est-il réalisable ?
C'est un plan d‘une ampleur sans précédent dans l'histoire de l'Algérie. Donc un plan tout à fait historique, qu'on peut assimiler à un Plan Marshall. Je crois qu'il est tout à fait opportun que les autorités algériennes tirent profit du surplus des recettes en hydrocarbures pour affecter une partie importante du surplus au développement des grandes infrastructures dont la population a besoin, comme le logement, les routes, l'agriculture, l'eau et l'assainissement. C'est sans doute le meilleur choix politique qui peut être fait. C'est un plan également très ambitieux, puisque les délais de réalisation sont très rapides. Je crois que pour contribuer au succès de ce plan dans les délais fixés par le président de la République, il faut mobiliser l'expertise et l'ingénierie françaises. Il est clair qu'aujourd'hui, les autorités algériennes n'ont plus besoin d'argent, de crédits français ou de crédits extérieurs, même si, nous concernant, nous sommes toujours prêts, au cas par cas et en fonction de la demande, à apporter des crédits. Mais le besoin d'expertise est fondamental. Le besoin de bureaux d'études pour travailler sur le montage des appels d'offres, le dépouillement des offres, sur la mise en place des projets, et ensuite sur l'exploitation des projets, quand ils auront été réalisés, est absolument indispensable. Donc nos bureaux d'études sont de plus en plus conscients de cette situation, et commencent à créer des bureaux ou des filiales à Alger. C'est une des clés les plus importantes du succès. Par ailleurs les sociétés de réalisation qui vont travailler pour la réalisation du programme lorsqu'elles remporteront des contrats, travaillent aussi pour la formation des techniciens, les transferts du savoir-faire.
Quels sont les domaines de prédilection des entreprises françaises ?
Les entreprises françaises mobilisées sur tous les secteurs prioritaires du Plan de consolidation à la croissance économique, notamment sur l'eau, les transports ferroviaires, sur les grands travaux publics et sur l'habitat. Il est possible que pour le moment, il y a une discussion sur les prix de manière à permettre aux groupes français de se positionner à des prix qui permettent des réalisations conformes aux normes des groupes français.
Les entrepreneurs français préfèrent le commerce à l'investissement en Algérie. Pourquoi cette frilosité de la part des entreprises françaises ?
C'est en train de changer, parce qu'il y a beaucoup de projets. Simplement, ces projets nécessitent des mois et des mois de négociations, donc ils n'ont pas de visibilité spectaculaire. Quand je pense par exemple au projet du groupe CMA-CGM de bâtir un partenariat avec les grandes entreprises portuaires algériennes, c'est un projet qui peut représenter plusieurs dizaines de millions d'euros. Le groupe Accor en partenariat avec Merry va construire un certain nombre d'hôtels pour des investissements d'un montant très important. Le groupe Suez, en plus du contrat de gestion des eaux d'Alger envisage des investissements sur le moyen terme de l'ordre de 200 à 300 millions d'euros. Les sociétés françaises, qui travaillent notamment dans le ferroviaire, s'intéressent à l'ouverture du capital de filiales de la SNTF. Elles ne veulent pas simplement faire des opérations de grands contrats. Par ailleurs, les entreprises françaises installées en Algérie sont en période de renforcement de leurs installations. A titre d'exemple, les banques françaises BNP Paribas, Société Générale et Natexis Banque populaire envisagent la création d'au moins 10 agences par an supplémentaire jusqu'en 2007. Ce n'est pas rien, cela représente des volumes par banque de l'ordre de 30 millions d'euros. De même que pour les produits pharmaceutiques, et je pense au groupe Sanofia-Aventis qui a un projet d'extension de son usine d'un montant très important. Donc, je crois que la période de frilosité est terminée. En 2006, nous allons voir des projets d'investissement très importants. Donc la concrétisation de l'accord Accor-Merry ; une usine de biscuiterie du groupe Danone ; l'ouverture de nouvelles lignes aériennes d'Air France et d'Aigle Azur. Nous allons avoir des bureaux d'études français qui vont s'implanter. Et nous allons peut-être avoir l'ouverture d'un bureau de la Coface à Alger.
Certains pensent que l'embellie financière de l'Algérie risque d'émousser la volonté de réformes en profondeur. Est-ce le cas ?
Je ne crois pas à ce risque, parce que l'embellie financière s'est accompagnée d'une nouvelle gouvernance, si je puis dire. En accord entre le ministre des Finances et le ministre de l'Energie, il y a une gestion extrêmement rigoureuse des excédents pétroliers. Ces derniers ne peuvent pas être gaspillés, puisqu'ils sont gérés dans un fonds de régulation des recettes et affecté en priorité au remboursement du principal de la dette publique, au financement du déficit budgétaire en fin d'exercice si nécessaire, et à prévoir un contrechoc où le prix du baril chute.
Mais pour qu'il y ait transparence, il faut qu'il y ait des contre-pouvoirs ? Le gouvernement ne peut être juge et partie ?
Tout à fait. Mais il y a néanmoins un élément fondamental qui est la réforme du code des marchés publics généralisant l'appel d'offres international. Ce qui rend l'attribution des contrats non transparents, c'est le gré à gré. La généralisation de l'appel d'offres international, avec des systèmes tels que d'abord les appels à manifestation d'intérêt, où bien les appels à pré-qualification, les ouvertures publiques des plis avec des commissions composées d'experts reconnus et en présence des médias, offrent des garanties qui là aussi manifestent un progrès extraordinaire. Je crois que ces processus de passation de marchés sont fondamentaux pour ce plan. Et c'est dans cet esprit que le gouvernement renforçait la généralisation des procédures d'appels d'offres internationales.
Les entrepreneurs français ont souligné l'offensive de leurs homologues chinois et asiatiques en général sur le marché algérien. Est-ce un sentiment de traduire les craintes de perdre des parts du marché ?
Le renforcement de la présence chinoise est un fait. Le Chine devient aujourd'hui le 4e ou 5e partenaire commercial de l'Algérie en 2005. La progression de ses exportations est fondamentale. Elle est présente dans des secteurs stratégiques : exploration et production pétrolière ; les ventes de voitures où il y a de plus en plus de voitures chinoises sur le marché algérien ; la téléphonie ; la construction d'immeubles et de grandes infrastructures comme la nouvelle aérogare d'Alger. Mais il ne faut pas voir la Chine uniquement comme une menace, ou être sur une position défensive. Il faut aussi voir quels types de partenariats peut-on avoir avec les groupes chinois. Par exemple, pour la nouvelle aérogare d'Alger, beaucoup de sociétés françaises Segelec-Otis et d'autres sont sous-traitantes. Donc, il faut rechercher des partenariats pour les entreprises françaises avec des Chinois dont la progression est irréversible.
Ne pensez-vous pas que la crise des banlieues en France risque de pousser le gouvernement français à plus de fermeture pour la circulation des personnes entre les deux rives, sachant que ce sont les fils d'immigrés qui sont mis à l'index ?
Le gouvernement français souhaite que l'ordre républicain soit préservé. Mais en même temps, et dans un souci d'équilibre, souhaite aussi une politique de justice pour les banlieues permettant aux jeunes, notamment d'origine maghrébine qui vivent un mal-être, de s'intégrer dans la société française. Il n'est pas question pour nous de faire un lien entre cette crise avec la circulation des personnes entre l'Algérie et la France.


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