Le chef de la commission économique de l'ambassade de France en Algérie explique “qu'il n'y a pas de chasse gardée de la France en Algérie”. Une délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef) est attendue à Alger les 27 et 28 du mois de février 2006 a annoncé M.Yves-Thibault de Silguy, président du comité Algérie, Medef France, en marge du colloque “Algérie ouverture du marché, tonicité de la croissance et politique volontariste de grands projets” qui s'est tenu mardi dernier à Paris. Le président du forum des chefs d'entreprise a demandé à ce que cette délégation soit de haut niveau en invitant la nouvelle présidente à effectuer le déplacement. Omar Ramdane argumente que le lancement par l'Algérie d'un vaste programme de développement (le PSCE), doté d'une enveloppe de 55 milliards de dollars, la hausse des prix du pétrole et l'achèvement de réformes structurelles constituent des arguments qui font qu'aujourd'hui le marché algérien est devenu aujourd'hui incontournable. “Le marché algérien est solvable, et pour longtemps”, lance-t-il à l'adresse des hommes d'affaires français hésitant à s'engager durablement sur le marché algérien, en raison, disent-ils “des contraintes liées au foncier, à la lenteur des procédures administratives et à la faiblesse du système bancaire”. Les hésitations des patrons français contrastent avec les inquiétudes des diplomates et autres responsables économiques français, de voir le marché algérien échapper aux entreprises françaises. Des initiatives sont prises par la commission économique de l'ambassade de France et l'agence française pour le développement international des entreprises (UBIFRANCE) pour faire prendre conscience aux entreprises françaises que “l'Algérie n'est plus un marché acquis”. La présence de plus en plus renforcée de la Chine, la remontée spectaculaire des Etats-Unis et le dynamisme des entreprises italiennes, turques et Egyptiennes inquiètent la France. La part de marchés des Etats-Unis progresse de 5,6% à 6,9%. Alors que la Chine se positionne comme 4e fournisseur. Le chef de la commission économique de l'ambassade de France en Algérie explique aux entreprises françaises “qu'il n'y a pas de chasse gardée de la France en Algérie. Les projets sont cédés dans la transparence à travers des appels d'offres. Il vous incombe d'être concurrentiels et de faire preuve d'imagination et d'initiative pour assurer votre place sur le marché algérien”. M. Mourlevat ajoute que la France ne peut plus jouer comme auparavant sur certains instruments financiers. L'Algérie a décidé de ne plus recourir, sauf cas exceptionnel, au financement extérieur. “Il faut y aller maintenant”, estime le président de la Chambre française de commerce en Algérie, Michel de Cafarelli. Le président du forum des chefs d'entreprise, M.Omar Ramdane, souligne “qu'il est plus facile pour les entreprises françaises d'investir en Algérie que pour les Chinois, pourtant les Chinois sont plus présents”. De son côté Réda Hamiani regrette que les opérateurs français continuent à voir l'Algérie comme “comptoir” en mettant en exergue la faiblesse des investissements français en Algérie. Cette faiblesse est confirmée par le chiffre de l'Andi. Le directeur général de l'Agence nationale de développement des investissements, Abdelmadjid Baghdadli estime que les investissements français ne constituent que 4% du total des investissements enregistrés par l'Andi. “C'est le moment d'investir en Algérie”, souligne-t-il. M. R.