Insidieusement, les salafistes continuent d'inoculer leur discours intégriste aux jeunes. Cela se passe dans les mosquées supposées être prémunies contre ces idées. Ce qui contredit les déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, qui a affirmé devant les membres du Conseil de la nation que «les idées salafistes, qui dénaturent l'histoire et travestissent la réalité, ne sont plus une menace pour la référence religieuse nationale». Il soulignera même que les efforts consentis par son département avaient «permis d'immuniser la mosquée contre ces idées qui restent confinées dans les couloirs des universités et aux abords de certaines mosquées». Dans les mosquées de Constantine, non pas à leurs abords, des dépliants photocopiés et estampillés au nom de Dar Al Watan Li Anachr, installée à Riyad, en Arabie Saoudite, sont ouvertement distribués sans que cela dérange les responsables. Ledit dépliant, dont nous détenons une copie, renvoie à un site de la même maison d'édition. Le contenu de ces quelques feuillets condense une somme d'avertissements interdisant «le chant, la musique, le voyage au pays des mécréants, le tabac, la photographie et le dessin», en plus de sentences contre ceux qui se rasent la barbe et ne s'accoutrent pas de kamis. Ces avertissements livrés sous le sceau perfide de conseils pour le bon musulman sont appuyés par des extraits de versets et de hadiths, mais pour manipuler leur interprétation, ils sont constellés d'avis d'éminents cheikhs de la nébuleuse wahhabo-salafiste, dont Abdelaziz Ben Abdellah El Baz, connu pour prêcher un Islam pur et dur, Mohamed Ben Salah El Athimini, Ben Abderrahman El Djebrin, etc.