L'implication de la mosquée dans le politique a été très controversée au point que certains observateurs ont accusé le ministre de l'instrumentaliser à des fins politiques. «L'imam de la mosquée ne devait pas s'impliquer dans les différends politiques entre personnes ou partis dans la mosquée», a rappelé hier le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. Et Bouabdallah Ghlamallah de souligner que l'imam a cependant le droit d'exprimer son opinion personnelle en la matière en tant que citoyen seulement, ajoutant que s'il «le fait à l'intérieur de la mosquée, il contrevient au message de la mosquée et s'expose à des sanctions». Clair, net et précis. L'imam, en tant que représentant d'institution, se doit d'être apolitique. Néanmoins, avec cette précision, le ministre des Affaires religieuses est contrevenant après ses dernières déclarations. En effet, en date du 18 février, à l'occasion de la Journée nationale du chahid, Bouabdallah Ghlamallah s'est mis de la partie en entamant une campagne de sensibilisation des imams afin d'inciter le citoyen à participer au vote durant la prochaine élection présidentielle. M.Ghlamallah avait tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas de politiser la mosquée mais d'accomplir un acte de citoyenneté et de civisme. «Le citoyen doit profiter pleinement de son rôle, en tant qu'élément positif en participant à l'édification et au développement du pays», avait affirmé M.Ghlamallah. Il faut savoir que l'implication de la mosquée dans le politique a été très controversée au point que certains observateurs politiques ont accusé le ministre d'instrumentaliser les mosquées à des fins politiques. Bouabdallah Ghlamallah a rétorqué en disant que son action vise simplement à sensibiliser le citoyen à accomplir son devoir de vote, «sans donner aucune instruction de vote pour un candidat». Se rétractant, il affirme que l'imam doit être apolitique pour sauvegarder la neutralité de la mosquée. Il y a lieu de rappeler que durant la tragédie nationale, la mosquée avait servi de tremplin et de lieu de propagande aux islamistes. Aujourd'hui, «le secteur des affaires religieuses et des wakfs est devenu partie intégrante de l'Etat algérien, après sa dotation d'un statut particulier», a affirmé le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. Dans son allocution d'ouverture de la rencontre d'évaluation au profit des directeurs des affaires religieuses et des wakfs des wilayas, le ministre a indiqué que «ce statut était un acquis qui confirme la volonté de l'Etat de superviser le secteur des affaires religieuses». Lors de cette rencontre de deux jours sur l'état d'application du statut particulier des travailleurs du secteur, le ministre a indiqué que «cet acquis mettait fin aux idées selon lesquelles les ulémas et imams du secteur doivent s'inscrire dans l'opposition». A ce sujet, M.Ghlamallah a affirmé que «l'Etat ne sera fort que par les orientations des imams et ulémas», d'autant, a-t-il dit que «l'Etat algérien a été fondé grâce au djihad contre le colonialisme.» A ce propos, le ministre a rappelé le rôle éminemment important des étudiants des zaouias qui étaient à l'avant-garde dans la défense du pays, sa libération de l'occupant et son édification, précisant que les successeurs de cette génération devaient poursuivre l'édification de l'Etat algérien tel que souhaité par les chouhada. Quant au statut particulier, il concerne les travailleurs de la mosquée, des instituts et centres culturels relevant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, et il définit essentiellement les salaires, les modes de recrutement et la carrière professionnelle des intéressés, a précisé le ministre.