Le film-événement de l'année aura été Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. L'avant-première mondiale a été étrennée, à la salle El Mougar, à Alger, et ce, en présence du réalisateur et de ses comédiens, les guest-stars Jamel Debouze, Roshdy Zem, Chafia Boudraâ, Bernard Blancan et Ahmed Benaïssa. Une histoire filiale d'une fratrie d'armes. Un film qui fait office de suite à Indigènes, dont le scénario est de Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle. Cette fois-ci, sans Samy Naceri mais avec sa «dream team» : Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem, Bernard Blancan qui ont crevé l'écran. Avec une mention spéciale pour les comédiens algériens, comme Chafia Boudraâ, Ahmed Benaïssa et Mourad Khan qui ont joué juste et avec générosité. Un thriller historique, mnémonique et chronologique digeste et galvanisé. Du celluloïd d'une brillance, pas à l'effet bœuf, compulsant les interstices de l'histoire. L'exaction féodale, l'expropriation, les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif (Guelma et Kherrata), la guerre d'Indochine en 1953, le déclenchement de la Révolution de Novembre 1954, l'activisme nationaliste au bidonville de Nanterre (Paris), les actions révolutionnaires du FLN au cœur de la France, les manifestations d'octobre 1961 réprimées par la police de Papon, les exécutions sommaires de la Main rouge (escadrons de la mort, un service parallèle et clandestin français), des activistes du FLN et puis l'indépendance en 1962. Rachid Bouchareb signe, ici, sans complaisance ou autre flagornerie, une œuvre majeure, d'excellente facture, surtout au niveau de la mise en scène. Rachid Bouchareb ambitionne de représenter l'Algérie dans la «short list» de la catégorie Oscar du meilleur film étranger en 2011 à Hollywood. A travers ce film, le réalisateur explore quelques chapitres de l'histoire commune entre l'Algérie et la France, faisant ainsi sortir la droite extrémiste française de ses gonds.