La population de Sidi Amar (48 km au nord-est du chef-lieu) s'est rassemblée devant le siège de la wilaya à El Bayadh pour en appeler à l'arbitrage des pouvoirs publics dans le conflit qui l'oppose, depuis bientôt deux années, au président de l'APC. L'apparition mouvementée et l'attroupement de plus d'une cinquantaine de citoyens, aux abords de cet édifice, risquaient de prendre des proportions alarmantes, devant l'acuité des revendications brandies et au vu de leur détermination à ne prendre langue qu'avec le chef de l'exécutif en personne. Composé de quelques notables et conduit par l'un des élus municipaux, le groupe avait commencé, tour à tour, par faire l'étalage des griefs dont il impute l'origine aux agissements du maire et des souffrances interminables qui assaillent les habitants de la commune, exposés à l'indifférence de ses élus, ne comprenant pas, disait-il, qu'une telle situation puisse persister autant sans susciter l'inquiétude des autorités concernées. Finalement, six d'entre les personnes présentes seront reçus par le wali, en présence du DRAG et du DAL, pour recueillir leurs doléances. Au cours de cette audience, à laquelle assistera également le membre de l'APW, élu par cette circonscription, sur la liste d'El Islah, les concernés évoqueront la répartition du quota de logements ruraux qui n'a pas profité à ceux qui en ressentent le plus le besoin et que les recours introduits à la suite de l'affichage de la liste des 80 bénéficiaires n'ont empêché que celle-ci soit reconduite. Ces recours, brandis sans ambages à la face de ceux qui les ont formulés, pour les convaincre de la fatuité de leur démarche, et en termes crus, leur signifiant qu'ils pouvaient s'en plaindre à qui bon leur semblerait. Le transport scolaire dont l'absence hypothèque sérieusement l'avenir des 90 élèves, obligés, par mauvais temps surtout, de rejoindre les établissements d'El Bayadh et de Boualem. Carence à laquelle le wali promettra de remédier, dès le lendemain, en mettant à la disposition de la commune un bus pour acheminer les écoliers vers leurs salles de classe. Puis sur le retard de développement pris par la commune, la réhabilitation de l'unique route redevenue à l'état de piste et qui relie la commune de Sidi Amar à la RN 47 ainsi que le programme d'électrification rurale qui tarde à se concrétiser équitablement sur l'ensemble du territoire de la commune. Le wali exhortera ses interlocuteurs à soumettre leurs attentes, dans ce domaine, à sa seule discrétion, puisqu'il est l'ordonnateur principal de la répartition des projets, promettant de se pencher sérieusement sur ce problème. Les requérants aborderont par la suite les velléités du maire à ériger Aïn Djedida, le lieu d'implantation de sa faction d'origine, en siège de la municipalité puisqu'il y tient les délibérations qu'il a conduite jusqu'ici en contradiction avec les dispositions du code communal qui annulent de facto ces actes administratifs lorsqu'ils ne sont pas pris au niveau de la mairie et en présence d'un quorum d'élus. Etant donné que l'accès à celle-ci lui a été interdit par la population à plusieurs reprises pour manifester sa réprobation à l'usage inconsidéré qu'il faisait de son autorité et de ses attributions, selon eux, sans en référer aux intérêts des habitants de la commune en priorité. A ce titre, les emplois créés dans le cadre du filet social auraient été, en partie, destinés à des indus bénéficiaires, proches d'une manière ou d'une autre de cet édile, comme l'ont affirmé ces citoyens. A côté d'une énumération d'autres accusations du genre, le wali rétorquera qu'une motion de retrait de confiance aurait été la démarche susceptible d'apporter la solution idoine à cette absence de cohésion de l'assemblée et qu'il était toujours disposé à entériner cette mesure s'il elle venait à être prise. L'élu de l'APW rapportera alors au wali le contenu des rapports sur la situation que l'inspecteur général de la wilaya, assurant l'intérim de la daïra de Boualem, avait établi, notamment pour révéler les manœuvres d'intimidation qui semblent avoir porté leurs fruits et que le maire et l'un de ses condisciples avaient fomenté à son égard lorsqu'il était apparu qu'il pouvait contrarier leurs intérêts.