Photo : Riad Par Ghada Hamrouche «L'Algérie œuvre à stabiliser son taux d'inflation autour de 3%.» Une déclaration faite par le ministre des Finances au début de mars dernier. Du déjà entendu. Le gouvernement avait fait une annonce similaire en 2006. Un objectif qu'il n'a jamais réussi à atteindre entre ces deux dates. Même si l'ONS avait situé le taux d'inflation à 3,5% en 2007, le FMI l'avait établi, quant à lui, autour des 4,5% pour la même période. Qu'importe d'ailleurs ces décalages entre les chiffres des uns et des autres ! La spirale inflationniste continue à donner le tournis au citoyen algérien. De 4,4% en 2008, on passe à 5,7% en 2009 avec un pic de 6,1% au premier trimestre de la même année. Un niveau qui se maintient durant les premiers mois de l'année en cours avec une flambée jamais égalée des fruits et légumes frais qui ont atteint les 42,7% alors que leur hausse n'était que de 15,66% sur toute l'année 2009. Les prix des produits maraîchers frais enregistrent une envolée sans précédent au grand dam des ménagères qui ne trouvent plus comment remplir leurs paniers. C'est dire toute l'incapacité du gouvernement à juguler ces flambées qui ne s'expliquent pas seulement par l'évolution des cours internationaux et les coûts de production. La spéculation et l'incapacité du gouvernement à réguler le marché en sont les facteurs majeurs. Otages de la spéculation, les prix ont poursuivi leur tendance haussière et ont atteint des niveaux record en 2009. Le premier trimestre de l'année en cours ne freine nullement cette inflation galopante. D'où la décision gouvernementale de plafonner les prix d'un certain nombre de produits de large consommation. De nouvelles mesures visant à lutter contre la hausse des prix alimentaires pourraient alléger la charge qui pèse sur le pouvoir d'achat des consommateurs algériens. L'Algérie, avait annoncé le ministre du Commerce, subventionnera quinze produits alimentaires de base et limitera leurs prix dans une énième tentative de cerner le marché. L'Etat, nous dit-on, est capable de fixer les prix de certains produits sans pour autant enfreindre l'actuelle loi sur la concurrence. Selon la même source, une loi serait en gestation. Celle-ci permettra à l'État d'intervenir et de fixer les marges bénéficiaires et les prix de tous les produits, notamment de ceux qui posent actuellement problème, tels les produits de la filière fruits et légumes. Au terme, le ministère du Commerce aura l'autorité de fixer les marges de profits et les prix des produits et des services par décret exécutif, sur la base des marges de prix suggérées par des experts en la matière et le Conseil de la concurrence qui doit encore être mis en place. Le gouvernement, rappelons-le, avait tenté de fixer le prix de la pomme de terre à 20 DA en juillet 2008 mais en vain. Malgré tous les mécanismes de régulation mis en place, le prix de celle-ci n'a cessé de progresser au long de ces dernières années pour atteindre parfois les 100 DA. Même topo pour les prix de la viande et de l'oignon. Le nouveau procédé permettra-t-il réellement de réguler le marché ? Le citoyen, lui, reste sceptique. Habitué à payer les factures salées des échecs gouvernementaux, l'Algérien, n'entretient plus aucune illusion.