L'euro continuait vendredi de s'enfoncer sous le seuil de 1,30 dollar, la défiance du marché des changes vis-à-vis de la zone euro compensant des chiffres de l'emploi décevants aux Etats-Unis, selon le compte rendu des agences de presse. Vers 22H00 GMT, l'euro valait 1,2912 dollar contre 1,3006 dollar jeudi à la même heure. La monnaie unique est tombée jusqu'à 1,2907 dollar, son niveau le plus faible depuis la mi-septembre. Selon des chiffres officiels, l'économie américaine a créé 103.000 emplois en décembre, soit bien moins qu'anticipé par les analystes (150.000). Le taux de chômage a baissé bien plus que prévu, à 9,4%, mais surtout en raison du découragement de nombreux demandeurs d'emplois, qui ont cessé leur recherche. «Ces chiffres sont décevants», a reconnu un économiste. «Mais seulement parce que le cabinet ADP», qui avait estimé mercredi que le secteur privé avait créé près de 300.000 emplois, «avait augmenté les attentes du marché de manière irréaliste». Le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a malgré tout répété devant des parlementaires qu'«un temps considérable devrait s'écouler avant que le taux de chômage ne revienne à un niveau plus normal». «Il semble que le marché s'accroche à l'idée d'un renforcement du dollar», a estimé un expert. «Les chiffres de l'emploi ont constitué un revers, mais pas suffisant pour inverser la tendance. L'amélioration de l'économie américaine reste claire, tandis que les marchés restent très inquiets vis-à-vis de la zone euro». Le Portugal, l'Espagne et l'Italie, vont procéder à des émissions de dette sur les marchés. Ces opérations sont très attendues car ces pays sont depuis plusieurs semaines dans la ligne de mire des marchés en raison de l'ampleur de leurs déficits et de leurs faibles perspectives de croissance.