Réaliser jusqu'à 20 logements/jour et toute autre variété de construction, telle que les lycées, les collèges et les hôtels. C'est le pari que compte relever le président-directeur général de Cevital avec le lancement, à partir de février 2006, d'unités de fabrication de bâtiments en préfabriqué. Lors d'une visite effectuée hier au niveau de l'unité qu'il vient de construire dans son pôle industriel à Larbaâ (Alger), Issad Rebrab a précisé que si l'Algérie veut réaliser le programme de 1 million de logements qu'ambitionne d'atteindre le président de la République d'ici à 2009, son groupe est prêt à s'impliquer. Et ce, en installant une centaine d'unités de ce type. Rebrab compte déjà ajouter deux autres unités de ce type à Oran et Sétif et ambitionne de construire une unité par wilaya à l'avenir, à raison de 2000 m2 de bâtiment/jour. Rebrab promet qu'avec des moyens algériens, il peut arriver à construire des logements en préfabriqué d'une meilleure qualité, à moindre coût et dans les meilleurs délais. Mieux, il lance même le défi de rattraper le retard en tout type d'infrastructure , cela en rappelant qu'en Europe, « on a dépassé le stade de la fabrication traditionnelle ». Le groupe Cevital a, par ailleurs, signé un partenariat avec la société brésilienne Randon pour la fabrication de remorques. L'unité, déjà en production, fabrique 18 à 25 remorques/jour, tous types de remorques confondus. M. Rebrab promet que ces produits seront de qualité et très compétitifs. Selon lui, « tous ces produits au départ seront destinés au marché algérien et au fur et à mesure que nous allons vers l'intégration, nous allons exporter vers l'Europe ». Selon lui, les besoins nationaux en remorques se situent entre 5000 à 7000 unités/an. En outre, un montage de bus avec une autre société brésilienne est également prévu dans quelques mois. Autre projet qui a fait l'objet de notre visite, une unité de fabrication de flotting glass. Cette unité va démarrer en juin 2006 et va fabriquer 600 t/jour de verres plats. Blocages Deux autres unités de même type sont prévues pour fin 2006 et fin 2007 d'une capacité de production de 700 t/jour et de 900 t/jour. Ce qui va placer notre pays, selon M. Rebrab, à la 12e place dans la production de verres plats. Jusque-là importé, le verre plat va développer, selon le PDG de Cevital, toute une filière sachant qu'il y a d'autres opérateurs économiques pour le transfert de ces verres. De plus, en amont, il y aura également la fabrication du carbonate de soude. M. Rebrab précisera, par ailleurs, que 90% de sa production sera destinée à l'exportation. « Nous avons fait notre étude du marché et nous n'avons aucun problème de pénétrer le marché européen », a-t-il dit, précisant qu'en Afrique, « nous serons number one ». M. Rebrab préfère, par ailleurs, construire d'autres unités de production de verres que racheter celles qui sont en faillite. Il avance comme raison que monter une unité coûte moins cher. « En achetant tous les équipements pour le montage de l'unité, nous avons économisé 2,5 fois le prix de l'unité », a-t-il dit. Il faut noter que l'unité de Larbaâ est une usine avec laquelle Cevital a traité avec 10 autres fournisseurs étrangers avec moins de 45 millions de dollars. Globalement, cette unité a coûté à Cevital 60 millions de dollars. Selon M. Rebrab, les trois unités vont coûter 180 millions de dollars. En termes d'emplois, cette unité va créer 375 emplois directs. En tout, ce sera plus de 4500 postes d'emploi prévus avant 2007, selon M. Rebrab. Annonçant, par ailleurs, ses différents projets lancés depuis quatre ans (15 en tout), le PDG de Cevital a fait savoir que quatre de ces derniers se trouvent toujours bloqués. Il s'agit, notamment, de la raffinerie de sucre de 1 million tonnes/an dont les équipements sont toujours en caisse. Alors que, selon lui, c'est une unité qui pourra élever notre pays du stade d'importateur au stade d'exportateur. Les raisons du blocage ? M. Rebrab les ignore pour l'instant, en donnant comme précision que le président de la République n'est pas au courant, mais que le chef du gouvernement l'est. M. Rebrab a annoncé, en outre, que les investissements de Cevital de cette année ont atteint 225 millions de dollars. Il précise fièrement qu'il n'a fait aucun apport bancaire et que son groupe n'a aucun découvert bancaire. Le groupe Cevital connaît, selon lui, une croissance de plus de 50%. « Pour l'année 2004, notre participation au budget de l'Etat dépasse les 8000 milliards de dinars », a-t-il ajouté. M. Rebrab ambitionne d'atteindre les 750 millions de dollars en 2007 en chiffre d'affaires.