Dans un entretien accordé au quotidien L'Authentique, l'industriel Issad Rebrab indique, que parmi ses projets, figurent également un hôpital doté de tous les équipements et utilisant des technologies de pointe ainsi qu'un grand port au Centre avec une zone industrielle de 5 000 hectares. L'accord d'association entre l'Algérie et la Communauté économique européenne est “à la faveur de la Communauté économique européenne et en défaveur des opérateurs algériens”. C'est ce qu'a relevé de nouveau M. Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital, dans un entretien accordé au journal L'Authentique. Le patron de Cevital a souligné qu'“il est regrettable que les opérateurs algériens n'aient pas été associés dans l'élaboration de l'accord qui, au demeurant, a laissé transparaître des déséquilibres et des ambiguïtés qui conduisent à croire à une forme de protectionnisme exercé par la Communauté européenne”. Plus explicite, il a observé que “la Communauté économique européenne, à travers les textes de l'accord, s'accorde 0% de taxes pour toutes les exportations de produits industriels vers l'Algérie et les produits agricoles ne sont pas concernés de même que les produits pétroliers qui sont absents de l'accord”. À titre d'exemple, l'industriel a relevé que “l'Algérie accorde à la Communauté européenne 400 000 tonnes de blé, 300 000 tonnes de blé dur et 100 000 tonnes de blé tendre à 0% de droits de douanes, en contrepartie, la Communauté européenne a accordé à l'Algérie l'exportation de 1% de ces quantités, à savoir 2 000 tonnes de pâtes alimentaires et 2 000 tonnes de couscous”. Pour M. Rebrab, “les Européens se sont permis ce que nous ne pouvons nous permettre”. En évoquant le contingent du sucre, il a affirmé que “les Européens ont obtenu de l'Algérie un contingent de 150 000 tonnes de sucre à 0% droits de douanes, et ce, sans aucune contrepartie”. Et d'ajouter : “Cela veut dire que nous n'avons pas le droit d'exporter vers l'Europe dans les mêmes conditions car la Communauté européenne a instauré une taxe spécifique de 400 euros la tonne et qui est bien entendu une barrière tarifaire qui, il y a quelques mois avant l'augmentation du sucre, représentait 200%”. Il a rappelé également, que “la Communauté européenne exerce un dumping sur le sucre en accordant des subventions à hauteur de 70%, alors que les articles 22, 23, 24 et 26 de l'accord stipulent l'interdiction de cette pratique”. Par ailleurs, les producteurs nationaux sont contraints, poursuit M. Rebrab, de s'acquitter de 5% de droits de douanes sur les matières premières pour la fabrication du sucre blanc. Concernant l'emprunt obligataire, il a soutenu que le montant contribue à ne financer qu'une partie de ses projets : “Nous avons lancé simultanément 5 projets industriels d'une valeur de 225 millions de dollars en 2005, lesquels entreront en production en 2006. Notre portefeuille contient plus de 15 projets industriels que nous comptons réaliser dans les trois prochaines années. Ces projets coûteront 92 milliards de DA.” Il a précisé que “les 5 milliards de DA que Cevital a levés sont en deçà du montant qu'elle envisage d'investir et qui proviennent de ses fonds propres (en grande partie)”. Une partie sera financée éventuellement par des crédits extérieurs. De même, il a rappelé que “Cevital a pu obtenir des financements en risque corporate sur le marché financier international, c'est-à-dire sur sa simple signature et sans aucune garantie bancaire algérienne”. Le groupe Cevital prévoit de réaliser, relève M. Rebrab, trois usines de bâtiment préfabriqué dont l'une située à Larbâa qui entrera en production en mars prochain, une autre à Oran, dont la construction sera lancée ce mois-ci, et une troisième unité à Sétif dont la construction démarrera à la fin du 1er semestre 2006. Chacune de ces usines aura, a-t-il ajouté, la capacité de réaliser 2 000 m2 par jour, soit une moyenne de 20 logements par jour. Ce projet s'inscrit, dira M. Rebrab, dans le sillage du programme du président de la République et obéit aux règles du marché. Le groupe Cevital compte investir, a ajouté M. Rebrab, dans le lait afin de diminuer l'importation de ce produit qui est de l'ordre de 2 milliards de litres/an. Parmi les projets qui tiennent aussi à cœur à l'homme d'affaires figure la construction d'un grand hôpital aux normes internationales, doté de tous les équipements et utilisant des technologies de pointe. Un hôpital qui pourrait prendre en charge différentes pathologies pour lesquelles les Algériens ont actuellement recours aux hôpitaux étrangers. “Il y a des sociétés allemandes et américaines qui souhaitent s'associer à notre projet”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Issad Rebrab envisage outre d'investir dans plusieurs projets de pétrochimie et de sidérurgie, de créer un nouveau grand port dans la région-centre avec une zone industrielle de 5 000 hectares ainsi que tout l'environnement inhérent, à savoir, autoroute, chemin de fer. “Pour ce faire, la concrétisation est tributaire d'une autorisation de l'Etat”, a-t-il relevé. Synthèse F. M.