Le PAM, qui prévoit de nourrir plus de 100 millions de personnes en 2010, veille attentivement aux prix alimentaires sur les marchés internationaux. La hausse continue des prix pourrait accentuer la pression sur les populations démunies et augmenterait également les coûts des opérations d'aide alimentaire. "Nos experts surveillent les marchés et portent une attention particulière à l'impact que la hausse des prix pourrait avoir sur les marchés internationaux où nous achetons nos vivres ainsi que sur les marchés locaux où se trouvent les populations sous-alimentées". a indiqué Nancy Roman, directrice de la communication, des politique publiques et des partenariats privés du PAM. "La moitié de nos vivres est achetée avec des contributions financières. Par conséquent, la hausse des prix alimentaires a un impact direct sur le pouvoir d'achat de chaque euro que nous recevons". Les marchés locaux et régionaux, où le PAM achète le plus de vivres possibles, ont souvent un temps de retard sur les marchés internationaux. Ils sont également affectés par d'autres facteurs divers. Les prix sur ces marchés sont toujours au-dessous du pic constaté lors de la crise alimentaire de 2008 mais les données du PAM publiées dans le bulletin " WFP Market Monitor " révèlent qu'ils sont plus élevés par rapport aux moyennes à long terme. Selon un rapport de la FAO, publié mercredi dernier, l'une des conséquences de ce phénomène est que les pays les plus pauvres au monde paieront 11% plus cher pour les importations alimentaires. Une combinaison de facteurs, dont la sécheresse en Russie qui a détruit les récoltes et l'embargo du pays sur ses exportations de blé jusqu'à mi-2011, a contribué à la hausse des prix alimentaires enregistrée sur les marchés internationaux cette année. L'instabilité actuelle des marchés et la spéculation ont également joué un rôle. Dans la dernière édition de son " Food Outlook ", la FAO avertit que, contrairement aux estimations initiales, la production céréalière mondiale connaîtra une baisse de 2% en 2010. Par conséquent, les prix alimentaires risquent d'atteindre de nouveaux pics en 2011. "Face à la pression constante sur les prix de la plupart des denrées, la communauté internationale doit se préparer à de nouveaux chocs de l'offre", précise le rapport. Au lancement du rapport, les experts ont averti que les perspectives pour les prix alimentaires en 2011/2012 restent incertaines. D'après eux, cela dépendra largement des plantations et des récoltes des saisons à venir. Lors de la crise de 2008, les agriculteurs ont répondu positivement en augmentant immédiatement leurs plantations, contribuant ainsi à une baisse des prix. Néanmoins, en dépit de la pression actuelle sur les prix, la situation est différente de celle de 2008 notamment en raison de deux facteurs. Premièrement, le prix de l'essence est plus bas aujourd'hui qu'en 2008 (environ 80 dollars le baril contre 150 dollars). Deuxièmement, en 2008, les réserves alimentaires étaient à leur niveau le plus bas de l'histoire. Actuellement, les inventaires sont plus élevés laissant plus de marge.