Jeudi 13 janvier. Il est 10h. Des marées humaines déferlaient sur la localité Ath Vouaklan, commune de M'chedallah, une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bouira. Tout ce monde est venu participer à la marche populaire pour exiger la libération inconditionnelle et immédiate du jeune Ahmanache Toufik, 35 ans, enlevé le 6 janvier dernier près de chez lui à M'chedallah. Ainsi, ces personnes sont aussi venues pour dénoncer le phénomène de kidnapping qui défraie la chronique ces derniers mois en Kabylie. Le boulevard qui mène depuis la localité Ath Vouaklan jusqu'au chef-lieu communal grouillait de monde. Certains estiment à 10 000 personnes le nombre de marcheurs. Les élus locaux de toute la région ont répondu à l'appel qui a été lancé, lundi dernier, par le comité populaire de crise mis en place suite à cette affaire de l'enlèvement. Les deux parlementaires de la région, Ali Brahimi et Dalila Saoudi, ont également participé à cette marche de mobilisation. «Libérez Toufik», scandait la foule à l'adresse des ravisseurs dont l'identité n'a pas encore été connue. Le vaste boulevard s'avérait trop étroit pour contenir les milliers de personnes qui sont venues de toutes les communes et localités de la daïra de M'chedallah, ainsi que d'autres communes de la wilaya. «Dorénavant, les populations dans tous les villages doivent faire très attention. Il ne faut pas baisser la garde. La vigilance doit être renforcée pour que ces actes ne se reproduisent plus», appelait un organisateur à l'aide d'un mégaphone le long de la marche. Après quelques dizaines de minutes, la foule a atteint la placette située devant le siège de l'APC. A l'aide du haut-parleur de la mosquée juxtaposant la mairie de M'chedallah, la voix du responsable du comité populaire de crise, qui est de la famille de l'otage, a exigé des ravisseurs la libération immédiate de Toufik. «Nous demandons des ravisseurs de relâcher notre fils Toufik», tonnait la voix du haut du minaret. Le responsable du comité de crise a également appelé la population à se mobiliser pour retrouver l'otage. Les autorités ont été aussi interpellées afin de mettre tous les moyens possibles pour mettre fin au calvaire de la famille de la victime. La foule s'est dispersée dans le calme. Il est à préciser par ailleurs qu'aucune rançon n'a été demandée par les ravisseurs jusqu'à présent.