Le problème du transport se pose toujours pour les 4 500 habitants de cette bourgade, contraints de recourir aux services des taxis clandestins. Le sentiment d'isolement est le premier évoqué par les habitants de la cité des Frères Brahmia, qui concentre le plus important regroupement de population de la région d'El Méridj, estimé à 4 500 âmes. Le premier fait constaté est le manque de transport. Il n'y a pratiquement pas de bus pour assurer régulièrement la liaison vers la cité dite 4ème Km, à Constantine, dont elle est distante de quelques kilomètres seulement. «Les déplacements aussi bien vers Constantine ou El Khroub, dont nous dépendons administrativement, sont un long calvaire», nous dira un enseignant qui précise que les 300 élèves d'El Méridj inscrits dans les CEM de la cité Erriad, à Constantine, ratent souvent leurs cours faute de transport. Les autres se rabattent sur les fraudeurs qui, il faut dire, profitent pour imposer leur loi. «Nous enregistrons un taux de déperdition scolaire important en raison des conditions difficiles vécues par nos enfants, notamment dans les mechtas», notera un parent d'élève. Au problème de transport, vient se greffer celui des routes impraticables. Déjà à l'entrée de la cité des Frères Brahmia, qui connaît une importante extension depuis quelques années, le bitume se limite aux artères principales. Le reste des rues séparant les nombreuses habitations n'est que bourbiers. «Il faut venir durant la saison des pluies pour voir dans quelles conditions nous vivons; alors là quand il y a chute de neige, nous sommes complètement oubliés », lance un habitant qui fait partie des nombreux citoyens ayant opté pour l'autoconstruction. En fait, la cité a connu un important mouvement d'urbanisation au début des années 1980 en raison des prix raisonnables du foncier proposés par l'Etat. «Après plus de deux décennies, les habitants ont définitivement perdu espoir face aux dures réalités quotidiennes et aux promesses non tenues des autorités de la commune d'El Khroub. Certains ont décidé de vendre leurs propriétés et déménager vers d'autres lieux », nous dira-t-on. Les raisons demeurent liées au cadre de vie qui n'a guère évolué depuis près de vingt-cinq ans et qui fait d'El Méridj une localité complètement hors champ. Les habitants déplorent à ce jour le manque d'eau. Une eau qu'ils achètent à des prix prohibitifs auprès des propriétaires de citernes. En l'absence de ressources hydriques dans la région, le seul château d'eau situé sur les hauteurs de la forêt ne suffit plus aux besoins des foyers.