La commune de Aïn Torki, sise au nord est du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla, se remet progressivement de la catastrophe naturelle qui l'a frappée le 11 octobre 2008 où cinq personnes avaient péri et plusieurs autres blessées suite au débordement de l'oued Guergour qui prend sa source du flanc sud-est du Zaccar. Depuis, cette commune, distante de 10 km de la ville de Miliana, a été déclarée sinistrée et a bénéficié d'un programme d'aide spécial pour parer, à l'avenir, à ce genre de catastrophe notamment en procédant au relogement d'une vingtaine de familles sinistrées et de celles exposées aux risques de sinistres car vivant à proximité des oueds et des torrents. Cependant, la population de Aïn Torki, estimée à quelque 9500 âmes, vit toujours dans l'espoir d'accéder enfin à des conditions de vie plus décentes. En effet, en cette période glaciale, les habitants de la régions se retrouvent, pour bon nombre d'entre eux, à grelotter dans leurs maisons ou leurs chaumières. Beaucoup ne se chauffent qu'au moyen de réchauds à gaz (tabouna) ou de résistances et se voient ainsi exposés à tous les dangers. La quête pour acheter une bonbonne de gaz butane n'est pas toujours chose facile. Des habitants rencontrés à l'entrée de l'agglomération parlent d'une « crise » dans l'approvisionnement en gaz butane, affirmant qu'ils sont souvent contraints d'aller s'en procurer à des kilomètres plus loin. Une situation qui ne manque pas de se répercuter sur les budgets des familles, obligées qu'elles sont de débourser des frais de transport pour s'approvisionner en gaz. Et aux habitants de déplorer la sempiternelle attente de voir un jour leur localité, accrochée sur les flancs du Zaccar à plus de 900 m d'altitude, bénéficier enfin d'un raccordement au réseau de distribution de gaz de ville. Tizi Ouchir, une bourgade qui manque de tout A 4 km de Aïn Torki, par un chemin sinueux l'on accède à la bourgade de Tizi Ouchir peuplée par 900 âmes. La région connaît, selon nombre de ses habitants, une nette amélioration sur le plan sécuritaire, ce qui a poussé des familles à venir s'installer dans ces montagnes, espérant bénéficier d'une aide à l'habitat rural. Durant cet hiver rude, les gens se chauffent comme ils peuvent, certains recourant aux braseros pour échapper à l'insupportable froid qui sévit en cette période. Un habitant de cette localité nous explique que des superficies agricoles importantes, dans cette région, sont abandonnées par leurs bénéficiaires. Au demeurant, déplorent d'autres habitants, la région fait face à tant d'insuffisances quant aux commodités les plus rudimentaires : chemins dégradés, caniveaux inexistants, éclairage public insuffisant, distribution de l'eau potable irrégulière, accès aux soins des plus limités, etc. Même au chef-lieu de la commune, on ne dispose pas d'ambulance, affirment certains habitants. Par ailleurs, hormis le transport scolaire ou des taxis clandestins, les moyens de transport sont presque inexistants. S'ajoute à toutes ces frustrations l'épineux problème du chômage auquel sont confrontés surtout les jeunes universitaires de la région.