Plusieurs citoyens du village Mellab, à 6 km de Takhmaret, à l'extrême ouest du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, ont bloqué, dans la matinée d'hier, la RN14 reliant Tiaret à Mascara pour protester contre ce qu'ils appellent « l'impraticabilité du chemin qui lie leurs habitations à la route nationale et les dures conditions de vie » dans une contrée où le maire de la commune de Takhmaret vient tout juste d'être suspendu par les autorités centrales sur proposition du wali et du chef de daïra de Frenda pour « avoir conclu un marché public entouré de flou » au profit d'un entrepreneur par ailleurs président de l'équipe locale, le CRBT, et est accusé de « largesses envers certains de ses pairs élus et membres de la famille ». Affaire qu'est en train de tirer au clair une commission de la brigade de recherche financière de la gendarmerie. Les protestataires, qui en sont à leur quatrième révolte, soulèvent en plus des problèmes routiers celui de « l'assainissement qui serait mal réalisé par un entrepreneur local, celui-là même qui avait bénéficié d'un crédit pour l'achat d'équipements pour une oliveraie qu'il vendit quelque temps après ». Une sortie, certes, légitime, clament certains responsables, mais couper la route devient inadmissible (acte pour lequel fut envoyé sur les lieux un escadron de la gendarmerie pour les en dissuader). Avant cela, c'est le chef de daïra de Frenda qui a tenté de parlementer, mais l'intransigeance des protestataires a été telle qu'il fallait recourir à la force. Des sources locales nous ont fait part « de la hogra que les gens de ce village endurent et exacerbée par l'impartialité du maire ». Un village où en plus de la détérioration de la route, s'ajoute l'absence du gaz naturel et même de l'eau pour l'alimentation, nonobstant le bâclage des travaux d'aménagement urbain jusque-là initiés. Des griefs pour lesquels ils ne voudraient pas voir impuni le P/APC comme par le passé. Ce dernier, rappelle-t-on, un élu FLN qui en est à son troisième mandat, a été révoqué par le passé, « toujours au cœur de scandales tus ou révélés à l'opinion, mais sans qu'il rende des comptes à ses administrés », lâchent-ils dépités. Certaines autres voix réfutent et parlent d'une vengeance à l'aune de la chute du maire s'ils ne lient ce tumulte à des calculs politiciens. Rien que ça !