Le FFS a consacré son ultime meeting à Tizi Ouzou, tenu hier à la salle omnisports Saïd Tazrout, pour dresser un réquisitoire contre le RCD et le Pouvoir. L'ensemble des intervenants qui se sont succédé à la tribune ont eu à tirer à boulets rouges sur ceux qu'ils accusent de vouloir « étouffer le FFS, car il dit la vérité ». Karim Tabbou, secrétaire national à la communication au FFS, est le premier à s'en prendre à son rival au scrutin du jeudi prochain en déclarant : « Une véritable alliance se construit sur des bases démocratiques et ne se décrète pas », avant d'ajouter : « Ouyahia, que nous avons accusé d'exercer la politique de voyoucratie, nous répond aujourd'hui par le biais de Saïd Sadi. » Pour le porte-parole du parti de Hocine Aït Ahmed, « Saïd Sadi n'a qu'à formuler sa demande de réintégration au FFS », une expression qu'il réitère pour une seconde fois. Le conférencier, devant une salle à peine à moitié pleine, ajoutera aussi : « Le FFS lutte pour gagner des espaces au sein de la population et non pas dans les médias, comme ceux qui se permettent même des pages publicitaires, car ils ont de l'argent », lorsqu'il parle des médias qui semblent s'intéresser peu à son parti. En guise de conclusion à son intervention, M. Tabbou déclare à l'assistance : « Le FFS est une éco+e de militantisme. Il a formé des Sadi, Saïd Khelil, Ali Rachedi et tant d'autres. » Ali Laskri, à son tour, s'attaquera aux ministres qui multiplient des visites en Kabylie pendant cette période de campagne. « Des ministres viennent en force dans la région pour promettre aux citoyens des projets et de l'argent. Ils oublient que la Kabylie, qui est le bastion de la résistance démocratique, n'abdique pas et ne vend pas son honneur pour de l'argent. » Il s'interrogera, en suite, « comment croire un ministre comme Benbouzid au moment où des syndicalistes de son secteur subissent des pressions et sont menacés d'emprisonnement ? ». Remettant en cause toute la politique gouvernementale, le premier responsable du plus vieux parti de l'opposition estimera que « l'origine du problème en Algérie réside dans l'absence d'un pouvoir civil et des institutions à travers lesquelles le citoyen peut contrôler les budgets de l'Etat ». Au sujet des partis de l'Alliance présidentielle en lice pour le scrutin de jeudi prochain, M. Laskri dira : « S'ils prétendent faire du bien en Kabylie pourquoi ils ne le font pas dans les autres régions du pays où ils ont des majorités dans les assemblées locales ? » Outre les membres de la direction du parti, le meeting du FFS, hier, a été marqué par l'intervention du professeur Mohand Amokrane Cherifi, enseignant à l'institut des sciences politiques de Paris et conseiller de Hocine Aït Ahmed en Suisse, qui a développé les grandes lignes du programme du FFS et expliquer « les dangers qu'encourt le pays en adhérant à l'OMC ».