Le programme d'éradication du logement précaire dans la daïra de Taïbet démarre, enfin, avec l'approbation d'une première tranche de 838 logements ruraux par la direction des services agricoles de la wilaya de Ouargla en début de semaine. Une aubaine pour la population de cette daïra oubliée qui souffre en silence du problème de la remontée des eaux phréatiques exacerbé par la surexploitation des eaux d'irrigation, ces dernières années. Les campagnes de recensement de l'habitat précaires se succédaient jusque là sans jamais donner lieu à une prise en charge concrète avec un nombre aussi important de bénéficiaires. La commission de daïra, active au niveau de la subdivision de l'agriculture de Taïbet avait donné son aval pour 1450 dossiers déposés à son niveau et ayant bénéficié d'une étude de cas. L'élimination même ponctuelle de 612 parmi eux ne manquera pas de susciter des remous parmi la population qui attend depuis longtemps l'application effective du programme de logement rural dans sa localité surtout que la commission de daïra a classé les dossiers transmis à la direction de wilaya comme étant des cas éligibles au financement. Mais s'agissant d'une première tranche, l'espoir d'une seconde chance est maintenu d'autant plus que les quotas retenus concernent les différentes communes de la daïra, à savoir 211 bénéficiaires à Mnogueur, 139 à Bennaceur et 488 à Taïbet, chef-lieu de commune et de daïra qui se taille la part du lion de ce programme. A signaler deux données importantes à propos du dossier du logement précaire à Taïbet, à savoir 70% du parc logement actuel sont à l'état de dégradation avancée, puisque construit à base de matériaux locaux, tels que le toub et le gypse cuit très résistants et adaptés aux conditions climatiques en temps normal, mais qui souffrent de la remontée spectaculaire des eaux. Par ailleurs, les campagnes périodiques de remblayage des marais constitués par les eaux remontantes à travers les quartiers de Taïbet ont prouvé leurs limites. Elles absorbent d'immenses enveloppes et ne règlent en aucun cas le problème qui persiste depuis pas mal d'années. Il faut espérer que la construction de nouvelles habitations en matériaux modernes pourra mieux résister aux eaux remontantes, sinon le même scénario sera reconduit dans quelques années et peut être moins.
