Au moins six femmes sahraouies ont été blessées par les forces marocaines vendredi à El Ayoun occupée lors d'une manifestation pacifique. La révolte des jeunes Sahraouis contre l'occupation marocaine fera l'objet d'un débat demain, au sein de l'intergroupe parlementaire italien d'amitié avec le peuple sahraoui, a-t-on appris hier à Rome auprès des organisateurs. Ce débat, auquel prendront part des parlementaires, des représentants des jeunes de partis politiques, des observateurs internationaux, sera notamment axé sur la révolte des Sahraouis du camp de la Liberté démantelé par la force en novembre 2010, près d'El Ayoun occupée. La rencontre organisée par l'Association nationale italienne de solidarité avec le peuple sahraoui (ANSPS), basée à Rome, verra la participation du secrétaire d'Etat sahraoui chargé de la Jeunesse, Mohammed Mouloud Mohammed Fadel, a-t-on indiqué. Dans un texte de présentation, l'ANSPS rappelle que la révolte des Sahraouis contre l'oppression marocaine au Sahara occidental a commencé le 10 octobre dernier, par la construction du «camp de la dignité» près d'El Ayoun. «Leurs mots d'ordre étaient : travailler, étudier et mettre fin aux discriminations dans l'emploi, mais aussi le respect des droits de l'homme», ajoute le texte. «C'est pourquoi, ils ont créé un espace de liberté, loin de l'oppression suffocante de l'occupant», précise l'association, qui rappelle le démantèlement du camp, «à l'aube du 8 novembre, par l'armée marocaine. L'armée a investi et détruit le camp où il y avait 20 000 personnes, avec une violence inouïe. Même aujourd'hui, le nombre de morts est inconnu parce que les territoires sahraouis sont restés blindés par le Maroc», relève le texte. «La revendication des jeunes Sahraouis, en plus de l'emploi, était l'autodétermination et la liberté, qu'ils n'ont jamais vécues sous l'occupation militaire depuis qu'ils sont nés», souligne-t-on. «Après l'évacuation de Gdeim Izik, les territoires occupés ont été interdits d'accès à une commission d'enquête indépendante, aux journalistes, observateurs internationaux et à des avocats», ajoute-t-on. Le texte fait état également du contrôle de Internet par le régime marocain pour empêcher les jeunes de communiquer et de la fermeture de blogs, de journaux au Maroc qui sont favorables à la cause sahraouie.
Six femmes blessées à El Ayoun Il rappelle également les procès des militants sahraouis émaillés de violences contre les observateurs internationaux et les avocats des accusés. «Combien de Sahraouis vont encore de mourir ? Combien de procès à grand spectacle vont être intentés, combien de Sahraouis seront torturés (...) et combien de titres seront fermés au Maroc avant que l'Union européenne ne réagisse ?» se demande l'association. Au moins six femmes ont été blessées par les forces marocaines vendredi à El Ayoun occupée, lors d'une manifestation pacifique pour réclamer une enquête sur la mort d'un jeune Sahraoui tué par un policier marocain, a indiqué hier l'agence de presse sahraouie SPS. «Au moins six femmes ont été blessées vendredi lors d'une manifestation pacifique organisée au quartier populaire Lehcheicha, à El Ayoun occupée, pour réclamer de faire la lumière sur la mort violente de Saïd Dambar (26 ans), tué d'une balle dans la tête par un policer marocain le 23 décembre dernier», a précisé SPS. Selon la même source, des centaines de femmes s'étaient rassemblées devant la maison de la famille de la victime, réclamant l'ouverture d'une enquête «neutre» sur cet assassinat. Un deuil national a été décrété par la présidence sahraouie à la mémoire du jeune Sahraoui, indiquant que Saïd Dambar, «victime d'un lâche attentat perpétré par la police d'occupation marocaine, s'ajoute à la liste des martyrs de la résistance nationale sahraouie pour la liberté et l'indépendance».