L'organisation américaine des droits de l'homme Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights Center (RFK Center) a relevé samedi la situation «alarmante» des droits de l'homme au Sahara occidental, appelant à l'urgence de la mise en place d'un mécanisme de protection des droits humains au sein de la Minurso. «La torture, les arrestations et les détentions arbitraires, le non-respect des procédures pénales et la répression des civils par les forces du gouvernement marocain deviennent très fréquentes au Sahara occidental», a-t-elle affirmé dans un communiqué publié à l'issue d'une enquête effectuée en janvier courant à El Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental. Par ailleurs, cette situation ainsi que la révolte des jeunes Sahraouis contre l'occupation marocaine fera l'objet d'un débat, aujourd'hui lundi, au sein de l'intergroupe parlementaire italien d'amitié avec le peuple sahraoui. Ce débat verra la participation des parlementaires, des représentants des jeunes de partis politiques, des observateurs internationaux ainsi que celle du secrétaire d'Etat sahraoui chargé de la Jeunesse, Mohammed Mouloud Mohammed Fadel. Dans un texte de présentation, l'ANSPS rappelle que la révolte des Sahraouis au Sahara occidental a commencé le 10 octobre 2010 par la construction du «camp de la dignité» près d'El Aaiun avec des mots d'ordre «travailler, étudier et mettre fin aux discriminations dans l'emploi, mais aussi le respect des droits de l'homme», ajoute le texte. «La revendication la plus importante des jeunes Sahraouis, en plus de l'emploi, était l'autodétermination et la liberté, qu'ils n'ont jamais vécues sous l'occupation militaire depuis qu'ils sont nés.» «Après l'évacuation de Gdeim Izik, les territoires occupés ont été interdits d'accès à une commission d'enquête indépendante, aux journalistes, observateurs internationaux et des avocats», ajoute-t-on. Cette rencontre débat interviendra au lendemain de l'achèvement de la cinquième réunion informelle sur le dossier du Sahara occidental entre le Front Polisario et le Maroc à Manhasset, sous l'égide des Nations unies. Cette nouvelle rencontre se déroule sous les auspices de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie. Sur le terrain sahraoui, une délégation des défenseurs sahraouis des droits humains a entamé samedi une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, selon l'agence sahraouie SPS. Par cette action, la délégation veut transmettre un message de défi au Maroc, selon lequel «les autorités marocaines ne peuvent d'aucune manière empêcher les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental de communiquer avec leurs frères dans les camps de réfugiés», affirmant que le Front Polisario demeure l'unique représentant légitime du peuple sahraoui. Les membres de la délégation ont également réaffirmé la détermination des masses sahraouies dans les territoires occupés à poursuivre l'intifada pacifique contre l'occupation jusqu'à la victoire et l'indépendance.