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Cacher le soleil avec un tamis
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Publié dans El Watan le 27 - 01 - 2011

L'Unique a horreur des rues qui font du bruit. Elle fait alors comme l'autruche. Les tumultes de désespoir qui montent du Caire ou de Amman, après ceux de Tunis, ne sont rien d'autre que des faits divers qui ne méritent pas d'être relevés. Cela nous rappelle étrangement l'histoire du chahut de gamins à laquelle s'est référée notre ambassadeur à Paris pour stigmatiser, devant l'opinion internationale, les dernières émeutes qu'a connues notre pays. On voit aujourd'hui où a mené le chahut tunisien quand l'injustice prend le pas sur la raison, mais on n'en est plus là, car depuis le relais de la contestation est pris dans plusieurs pays arabes où l'idéal de la liberté est désormais revendiqué ouvertement comme un droit d'existence qu'il faut absolument garantir… Justement, nous y voilà, montrer chez nous des populations désabusées mais déterminées qui crient leur colère pour réclamer liberté et démocratie et qui, pour se faire entendre, vont jusqu'à affronter violemment les forces de l'ordre, ça peut donner des idées obscures que notre télévision ne veut évidemment pas propager pour éviter… toute confusion.
Elle se met ici dans la peau du tuteur qui pense pour nous et qui nous veut que du bien. Mais ça peut aussi susciter une question cruciale : si on est tellement sûr de soi, si on a la conscience tranquille, pourquoi avoir si peur des mauvais exemples ? Allez comprendre. Toujours est-il que le pouvoir, fort de ses certitudes que ce ne sont pas les clameurs des rues qui pourront l'ébranler, n'insiste hélas jamais assez pour annihiler tout esprit de contagion, et c'est à la lettre que cette consigne est appliquée par la direction de l'ENTV même si cette dernière sait que nul ni personne ne peut arrêter le flot des images qui inondent la planète via satellites, et qui racontent l'actualité en temps réel. C'est ce qu'on appelle vouloir cacher le soleil avec un tamis n'est-ce pas, puisque les Algériens qui ne sont pas nombreux déjà à regarder leur télé sont de toute façon branchés ailleurs.
Au demeurant, c'est sur les chaînes françaises – comme toujours – qu'ils se sont rabattus pour avoir plus de détails sur la marche populaire et pacifique que voulait organiser le RCD à Alger pour interpeller nos gouvernants sur les aspirations démocratiques du peuple. Tandis que notre télé a pris sur elle le soin de parasiter complètement cette procession qui a tourné à l'affrontement entre les manifestants et l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé spécialement pour empêcher son déroulement, les télés de l'Hexagone donnaient la mesure exacte de l'événement avec ses pics de tension quand la police chargeait ceux parmi la foule qui voulaient forcer le cordon sécuritaire. Il y a eu une quarantaine de blessés parmi lesquels des policiers, c'est dire que pour les médias étrangers le sujet était loin d'être banal, surtout en ces temps de rébellion où le syndrome de la révolution tunisienne est dans tous les débats politiques.
Ce qu'il faut retenir par-dessus tout, c'est que contrairement à notre média lourd qui a une fois de plus usé grossièrement de manipulation en montrant les militants du RCD comme de simples «fouteurs» de désordre, les télés étrangères ont reproduit telles quelles les scènes de répression qui s'est abattue sur les militants du parti de Saïd Sadi, et ont complété leur travail d'information par des interviews de ses principaux leaders qui ont eu, ainsi, la latitude de s'exprimer ailleurs que chez eux. Il est inutile de se poser encore la question de savoir pourquoi l'Unique continue d'agir avec des œillères quand dans tout l'aréopage du pouvoir on se donne le droit d'observer froidement le cours des événements sans pour autant faire la moindre concession sur le mode de gouvernance pourtant au centre de toute contestation.
L'alliance entre l'Unique et le système semble pour l'heure inébranlable, mais on se demande qui des deux se mordra le plus la queue quand les choses tourneront au vinaigre faute d'avoir pris à temps la température du temps qui passe.


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