Après tant de brouilles et de chahuts de part et d'autre, au cours et après les trois derniers matches de football Algérie-Egypte, les intérêts d'Etat l'emporteraient sur les fâcheries et déceptions, pour la plupart faussement interprétées par certains médias. Car, à notre humble point de vue, ces intérêts communs sont tellement impénétrables pour ceux des petits marchands liés aux médias respectifs. Un « avis journalistique », émis par le biais d'un canard... israélien, l'avait si bien rappelé à nos gouvernants respectifs, et ce dès le début des bouderies. Et des balivernes ! En effet, que vaut un « chahut de gamins », comme disait l'autre, même fortement médiatisé, devant les immenses intérêts économiques, ténébreux motifs et autres secrets d'Etat à la Polichinelle ? D'autant plus que des accords renforcés par de gros intérêts, entretenus, en biais et dans toutes les figures géométriques amicalement par de hautes personnalités, tant au niveau politique que financier, vont se raffermir sous la houlette des stratégies géopolitiques et surtout économiques, tant au niveau des Etats que, surtout, des puissants intérêts privés du golfe Arabique, se conjuguant et s'entremêlant de plus en plus aux anciennes et nouvelles amitiés étatiques personnalisées aussi bien au Maghreb qu'ailleurs. Par contre, les colères de jeunesses respectives iront en s'estompant et, alors, au moment propice - peut-être après les joutes estivales de la Coupe du monde dont nous sommes candidats -, les ponts vont être rétablis. Peut-être ! D'autant plus que la famille régnante en Egypte s'apprête à confectionner et baliser, dans le cadre du chauvinisme actuel qu'on veut qu'il reste vivace, les voies et moyens pour pérenniser les mécanismes successoraux du pouvoir de père en fils d'ici deux ans. Que c'est tellement loin ! Qu'importe : le goût du pouvoir l'emporterait aussi bien dans le temps que dans l'espace ! En attendant, le président égyptien, après le match de Khartoum, avait déclaré péremptoirement à l'occasion de la réunion de son parti : « La dignité d'un seul Egyptien relève de celle de tout le pays, et cette dernière est assurée par son Etat quelles que soient les circonstances ». Et nous ? C'est que, peut-être, nous sommes préoccupés par d'autres sujets plus importants qu'un chahut de gamins, liés à d'autres crises majeures internes et externes en tous genres. Dont les malversations qui reprennent les devants de la scène médiatique. Alors que d'autres canards continuent de faire baguenauder l'opinion publique autour de joutes footballistiques déjà oubliées d'une certaine façon. A ce propos, liée justement aux grandes corruptions de ce début du siècle, ladite crise financière mondiale, démarrant des USA, est que, d'après certaines informations, il y a plus de 2.000 milliards de dollars qui se sont volatilisés d'un seul coup ces dernières années, sans que nul, paraît-il, sache comment cela est arrivé ! Le célèbre arnaqueur du siècle, un Nord-Américain appelé Murdoch - le nôtre, en exil doré inexpugnable, s'appelle Khalifa, et bien d'autres « dignes » patronymes orientaux lui succédant en actions à ciel ouvert -, avait détourné dans les « règles de l'art » plus de 50 milliards de dollars ces dernières années. Ce Murdoch est l'exemple type de cette nouvelle frénésie corruptrice qui s'est abattue sur le monde de la finance internationale, conjuguée à celle déjà existante au niveau régional, notamment dans les pays soi-disant « possédant » les pétrodollars. L'Algérie, quand à elle, est devenue un lieu privilégié pour les gros rapaces. A savoir ceux au bec crochu venant des pays du Golfe via... l'Egypte, et de l'Europe du Sud. Ainsi, l'amitié scellée par les combines financières, conjuguée aux enjeux « d'Etat », primeront sur les sentiments de millions de supporters footballistiques par exemple, jugés passagers par rapport aux gros intérêts de part et d'autre, car les soi-disant raisons d'Etat l'emporteraient sur un chahut de gamins, rappelle-t-on, et autres états d'âmes d'honnêtes gens. Ouf ! Que c'est rassurant, devraient se soulager les lobbyings respectifs. Cela dit, le semblant d'accalmie et les apaisantes intentions optimistes ne se manifestent que dans des rencontres protocolaires, à l'image du dernier sommet de l'Unité africaine en Ethiopie. Des projets, dans des domaines bien ciblés, élaborés par des centres d'études souvent liés à ceux des pays extra-africains, vont-ils au moins établir, dans la durée, les voies et moyens et autres mécanismes appropriés au contexte continental, et ce afin d'alléger les poids du marasme économique, de sécurité politique, alimentaire..., les multiples dangers environnementaux, etc. ? Les résolutions, en matière environnementale, se suivent, se ressemblent et ne s'appliquent nullement. Pourtant, les richesses naturelles de notre continent sont immenses. La pauvreté aussi est maîtresse des lieux. A titre d'exemple, le fleuve du Congo est considéré comme le deuxième après celui de l'Amazonie au plan des ressources faunistiques et végétales. Le Soudan est l'autre pays aux immenses potentialités sous-exploitées. Et tant d'autres, malheureusement rongés par les survivances archaïques, à défaut d'émancipation adéquate, les guerres civiles, la mauvaise gouvernance couronnant le tout. L'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) recèle des richesses énergétiques d'avenir, le soleil entre autres. Leur proximité avec l'Europe est un atout indéniable. Et d'autres richesses dans des contrées africaines, non encore répertoriées à ce jour. Seules les richesses de l'or noir, jaune, blanc, les diamants, l'uranium, etc. sont minutieusement recensées par l'intermédiaire des anciens colonisateurs. Et des nouveaux ! Malheureusement, les enjeux liés à l'accession au pouvoir et de s'y maintenir, contre vents et marées, sembleraient bien plus importants que les chahuts de gamins aussi bien liés aux jeux footballistiques qu'à la pratique de la démocratie, socle de l'épanouissement de l'individu. Ainsi, ces deux sortes de pratiques sont escamotées par des préoccupations de logement, de nourriture, etc., que les pouvoirs africains pérennisent sciemment ! C'est bientôt fini, ce chahut de gamins ?