Une journée de la révolte», «Les Egyptiens se révoltent… le régime risque l'effondrement» et «Il faut s'attaquer à Moubarak». La presse égyptienne a accordé l'essentiel de ses espaces rédactionnels aux manifestations populaires contre le régime de Hosni Moubarak qui ont éclaté mardi. «Imposantes manifestations au Caire et dans plusieurs départements», titre le quotidien gouvernemental, Al-Ahram. Selon le journal, des milliers de personnes ont participé à des manifestations dans la capitale et dans certains départements. «Les protestataires ont exigé plus de postes d'emploi, la lutte contre le chômage et la baisse des prix des produits de première nécessité. Ils ont également demandé la consolidation des libertés et de la démocratie dans le pays», explique Al-Ahram qui a mis en exergue le décès d'un policier et de deux jeunes. Le journal reprend, dans le même article, la décision du ministère égyptien de l'Intérieur d'interdire les marches. Al-Ahram relève également «qu'une minorité de militants du mouvement Al-Ikhwane (mouvement interdit) a tenté de récupérer le mouvement». Le site Internet du quotidien Al-Misri Al-Youm a consacré une large couverture à ces événements qui secouent l'Egypte. Plusieurs articles et analyses ont été publiés depuis le début de la révolte par ce journal. Le journal donne le chiffre de 500 manifestants arrêtés depuis le début de la révolte, dont des journalistes «accusés par les autorités égyptiennes de vouloir semer les troubles dans le pays». Le quotidien Echaab, organe centrale du parti du travail égyptien, décrit un climat de révolte générale en Egypte. Selon le quotidien, les manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays et des milliers de personnes ont exigé le départ de Moubarak. «Malgré l'impressionnant dispositif sécuritaire, le peuple égyptien a réussi sa protestation», souligne Echaab, en précisant que «le régime de Hosni Moubarak risque l'effondrement». Connu pour ses positions anti-pouvoir en Egypte, le journal Dostor se montre plus offensif. «Il faut s'opposer au raïs», écrit Dostor dans son éditorial. Le journal demande aux Egyptiens de ne pas se tromper d'adresse et d'aller vers «la source du problème dans le pays : le président Hosni Moubarak». «Laissez tomber le ministre de l'Intérieur (…) le président est le seul responsable et il faut s'attaquer à lui et à sa politique», lance le rédacteur de l'article. Ce dernier s'attaque également à l'opposition qui soutient le président Moubarak et sa politique.