Décédé à la force de l'âge, 50 ans, des suites d'une longue maladie, Hocine Himeur, président de l'association Bassamet (empreintes) des arts plastiques de Guelma, s'en est allé à l'image de l'homme qu'il était, dans la discrétion la plus totale. Nous le savions malade, mais il ne laissait rien paraître. Sa famille, au sens large du terme, l'a accompagné à sa dernière demeure, ce jeudi 27 janvier après la prière d'El Asr, au cimetière central de la ville. Il a laissé derrière lui une femme et 4 enfants. Hocine Himeur était, avant toute chose, un artiste qui a voué sa vie à la promotion de la culture à Guelma. Après des études artistiques à l'école nationale des beaux-arts de Constantine de 1980 à 1983, puis à celle d'Alger de 1983 à 1984, la persévérance et l'amour qu'il portait à la peinture, d'abord en qualité d'enseignant de dessin à l'ITE de Guelma, mais encore à travers moult expositions individuelles et collectives, dont la 1ère Biennale internationale des arts plastiques d'Alger (1987), l'avait amené a fédérer, autour d'un café en 1992, un groupe de plasticiens Guelmis pour la création de l'association Bassamet. Cette dernière verra le jour quelque temps plus tard et il l'a présidera jusqu'à sa mort. Les défis n'effrayaient pas Hocine. En 1997 il sera l'initiateur du Salon national des arts plastiques de Guelma, une manifestation d'envergure dont les échos porteront aux quatre coins du territoire national. La 11ème édition de ce salon, en avril 2008, en était aussi la dernière en date. Le parcours international de Hocine Himeur était une autre preuve indéniable de son talent, puisqu'à l'occasion de l'année de l'Algérie en France, en 2003, il avait exposé en collectif dans les villes de Lyon et Marseille, comme il avait participé à une exposition collective, en 2007, à Radès (Tunisie). Bettina Heinen-Ayech, aquarelliste d'origine allemande, vivant à Guelma depuis 1963, a également perdu un grand ami. Leur amitié était si forte qu'elle et Hocine Himeur étaient devenus inséparables depuis 1985. Du 5 au 10 avril 2010, ils avaient exposé conjointement, pour la première fois à Guelma, une rétrospective de leurs œuvres. «Au premier coup d'œil, j'ai été impressionnée par la qualité de ses dessins d'une forte expression. Durant des années, il m'avait montré chacune de ses œuvres, du dessin au passage graduel à la peinture», nous avait-elle déclaré lors du vernissage.