Les habitants se plaignent de la dégradation de la situation au niveau de la cité (risques d'inondations, absence d'aménagement urbain). Les habitants du modeste quartier de Dély Ibrahim sont sortis nombreux et ont coupé l'autoroute reliant Alger à Tipasa le 7 novembre dernier, après le débordement de l'oued. L'action, qui avait duré plusieurs heures, avait occasionné d'énormes désagréments aux automobilistes. Mais elle aura, néanmoins, permis de faire entendre la voix de ces laissés-pour-compte et transmettre leurs nombreuses doléances aux autorités locales. Les habitants souffraient en silence. Beaucoup d'entre eux sont des sinistrés des inondations de Bab El Oued. «C'est une véritable catastrophe. Les eaux s'accumulent depuis plus de dix ans. Nous sommes tous malades et nos enfants souffrent de problèmes respiratoires depuis leur jeune âge. Les eaux accumulées sont à l'origine de l'insalubrité et des odeurs nauséabondes. Les bâtiments sont menacés d'effondrement à cause de la rouille», constate Yahia Baïliche, président de l'Association du quartier des Grands Vents. L'envoi d'une pompe pour aspirer cette eau n'a été programmé qu'une seule fois depuis l'installation des familles. Une réunion d'urgence a eu lieu juste après les incidents où le wali délégué de Chéraga a donné des instructions fermes pour combler toutes les lacunes. «Nous avons inscrit plusieurs opérations pour améliorer les conditions de vie des habitants de ce quartier», a affirmé Djamel Boughrara, délégué communal des Grands Vents. Il est question d'éradiquer tous les points noirs à travers la réparation des toitures des immeubles, l'aspiration des eaux des caves, de vannes et d'assainissement, le drainage périphérique des bâtiments pour dévier le passage des eaux, le ravalement des façades et l'implantation de 80 avaloirs pour prévenir des eaux pluviales et des oueds. «Nous allons tenir une réunion avec les responsables des OPGI ce dimanche pour assurer un suivi quotidien de ces opérations», a-t-il précisé. L'OPGI à l'index… Les OPGI de Bir Mourad Raïs et de Dar El Beïda sont pointés du doigt. Le rôle des offices se limite, nous affirme-t-on, à harceler les gens pour le payement des loyers et autres charges. «Nous payons 500 dinars de charges alors qu'aucune prestation n'est assurée aux habitants. Il n'y a ni femme de ménage, ni électricité à l'intérieur des immeubles, ni encore de gardiennage. Avec cela, l'OPGI trouve le moyen de traduire les gens en justice les obligeant à payer la totalité de charges. C'est une situation que nous dénonçons avec force», affirme M. Baïliche. L'éclairage public et les routes sont dans un état de dégradation avancé. L'école primaire située dans ce quartier est le seul acquis pour la population. Le mauvais état de sa toiture est une menace permanente pour les élèves. A cela s'ajoute la surcharge des classes. «Ils sont 43 élèves par classe et entre 30 et 50 élèves dans le préparatoire, alors que l'école a réalisé d'excellents résultats à l'examen de la 5e année !», dira le président de l'association. La cantine tant promise n'est toujours pas construite. L'assiette prévue pour l'édification de l'infrastructure est encore un terrain vague. Les élèves des autres niveaux se déplacent par transport privé pour joindre le lycée à Ouled Fayet. Le transport urbain est quasiment inexistant. «Les bus de l'ETUSA sont opérationnels depuis trois mois en direction de Ben Aknoun, alors que la majorité des habitants se déplacent vers la place des Martyrs où ils travaillent», a regretté notre interlocuteur. Les infrastructures sportives existent mais ne sont pas fonctionnelles. «Les deux terrains de sport sont mal faits. Ils nécessitent de gros travaux. La seule aire de jeu réalisée par l'OPGI est fermée. Les enfants ne trouvent pas un espace adéquat pour se divertir», a-t-il assuré.