Panique, pagaille et des désagréments de tous genres. Telle est l'ambiance qui a régné, hier, à Alger et dans la totalité de la région nord du pays. Il suffit, en effet, que quelques millimètres de pluies tombent pour dévoiler les défaillances du système d'évacuation des eaux de pluie et du réseau d'assainissement. Des dysfonctionnements caractérisés, notamment, par le blocage de la circulation routière et ferroviaire ainsi que l'inondation, voire même l'effondrement d'habitations. L'accès à Alger-Centre était difficile dans la matinée d'hier. Les travailleurs et les étudiants ont eu toutes les peines du monde à rejoindre leurs établissements. Certains ont carrément préféré rebrousser chemin. Contactée par nos soins, la direction générale de la Protection civile affirme qu'aucun dégât majeur n'a été signalé. Dans un bilan provisoire, les mêmes services ont recensé un mort et plusieurs blessés. Le commandant Farouk Achour note, toutefois, que la route nationale numéro 5 a été coupée, au niveau de l'axe reliant El-Hamiz à Rouiba (à l'est d'Alger). Il a fait savoir que les eaux ont envahi des habitations au niveau de la localité de Dergana et ont engendré l'effondrement d'une vieille bâtisse située dans la cité antique de la Casbah. A El-Harrach, les citoyens ont exprimé leur crainte quant à l'augmentation du débit de l'Oued de la ville. Certains redoutent l'écroulement des anciens immeubles qui se trouvent, selon eux, dans un état de dégradation avancé et représentent un danger constant. Même si du côté de l'APC on tient à rassurer que l'oued ne représente aucune menace, car, et aux dires du secrétaire général de l'Assemblée populaire communale d'El-Harrach, M. Azzedine Bouzid, "tous les moyens ont été mobilisés pour assurer le curage de oued El-Harrach et des avaloirs de la ville. Cela veut dire que tout risque d'inondation est écarté". Et pourtant, il fallait attendre l'intervention des services concernés pour venir en aide aux automobilistes bloqués. Les éléments de l'Entreprise nationale de l'assainissement et des routes (Asrout) et ceux de l'Office national de l'assainissement (ONA) n'ont pas chômé, eux non plus. Munis d'équipements, dont la performance diffère d'une région à une autre, ils ont mis beaucoup de temps pour évacuer les eaux et pour dégager les tonnes de boues qui bloquaient les avaloirs. A signaler, enfin, que les intempéries persisteront jusqu'à ce soir, selon les services de Météo Algérie. Des intempéries qui ont fait rappeler à plus d'un les terribles inondations de Bab El Oued du 10 novembre 2001. Cette tragédie, occasionnée par une pluviosité record et une mauvaise gestion de l'espace urbain, a fait plus de 750 morts. Six ans après, les temps ont changé. L'aménagement du territoire revêt une importance grandissante. Mais, beaucoup reste à faire ! En fin de compte les inondations ne sont pas une fatalité.