Les deux plus anciens lycées de la wilaya de Sétif, Mohamed Kerouani et Malika Gaïd (ex-Eugène Albertin) ont, dernièrement, bénéficié d'une importante enveloppe financière estimée à 253 MDA (millions) dont 153 MDA pour le premier et 100 MDA pour le second. Les travaux de réfection ont été entamés depuis plus de deux ans après la désignation d'une entreprise spécialisée dans la restauration et la réhabilitation. En effet, la partie nord du lycée Kerouani, la plus grande, qui comporte le pavillon administratif, les logements de fonction et les classes, a été évacuée dès la fin de l'année scolaire 2008/2009. La direction de l'éducation a dispatché les élèves en les orientant vers les lycées avoisinants et a libéré les locaux des deux premiers îlots. Cependant, les travaux s'éternisent. L'opération de réhabilitation de la première tranche du projet a englouti l'enveloppe financière consacrée à la totalité du projet sans réaliser les résultats escomptés. Des connaisseurs enfoncent le bouchon en disant que la somme allouée pour cette opération suffit pour construire un nouveau lycée et qu'il est inutile de restaurer une structure qui date de l'ère coloniale. Les nostalgiques, dont les anciens élèves du lycée, qui défendent ce dossier, considèrent les deux établissements, des joyaux architecturaux construits en 1873, comme un patrimoine de la ville de Sétif qu'il faut préserver. Cet état de fait ne les a pas laissés indifférents et ils ont entrepris des démarches qui ont fait réagir les pouvoirs publics. Notons que lesdits lycées où ont été scolarisés plusieurs personnalités, ont été délaissés pendant plusieurs années au point où l'enveloppe financière débloquée n'a pas suffi. Pour le lycée Kerouani de Sétif, l'étude a consommé près de 7,5 MDA et les travaux du premier îlot ont «bouffé» 140 MDA. Des travaux d'une grande ampleur ont été engagés au point où tout a été dénudé et l'on peut même voir les matériaux utilisés pour la construction de ce haut-lieu du savoir. Les opérations de réhabilitation, de confortement et de restauration ont touché les murs, les parois, les revêtements ainsi que toutes les installations d'électricité, de gaz, eau et chauffage. Les trois îlots de ce dernier coûteront 30 MDA (millions) dont plus de 10 MDA pour l'électricité. Par ailleurs, nous avons appris que le carrelage posé depuis quelques années, ne fera plus partie du décor des cours et sera remplacé par des matériaux plus pratiques et esthétiques. Pour les travaux du deuxième îlot, l'avis d'appel d'offres sera lancé incessamment. Pour entamer les travaux au niveau de Malika Gaïd, les responsables du secteur de l'éducation se sont mis d'accord avec la direction de l'urbanisme pour attendre la réception du lycée Kerouani afin de ne pas perturber la scolarité des élèves. Pour connaître les raisons du retard dans la rénovation, nous avons pris attache avec Toufik Gasmi, le président de l'association des anciens élèves des lycées Kerouanii et Gaïd, à l'origine de l'opération, qui dit en substance: «Les doléances de l'association ont reçu l'aval des pouvoirs publics qui ont alloué 260 MDA dont 160 MDA pour la réhabilitation du lycée Kerouani. Confiée à une entreprise ayant réalisé un travail titanesque, la réhabilitation qui n'est pas une mince opération, nécessite, pour le deuxième lot, une autre enveloppe. La réévaluation du projet a été approuvée par les services du ministère des Finances devant prochainement débloquer 162 MDA. Il faut savoir que le premier lot concernant les deux cours, les blocs administratifs et les logements de fonction, sera livré à la fin du premier semestre de l'année en cours.» Notre interlocuteur n'a pas manqué de préciser que sur 69 anciens lycées du pays, concernés par une telle opération, seul Kerouani connaît des travaux, et a consommé les crédits alloués.