Quelque 300 travailleurs issus des entreprises de sous-traitance sont en grève depuis 3 jours à la société algéro-espagnole Fertial Annaba. Depuis, plusieurs ateliers sont à l'arrêt, notamment l'unité d'ensachage, ce qui a pénalisé l'approvisionnement du stock du complexe. Par cette action, les protestataires entendent transférer leur relation de travail depuis l'entreprise sous-traitante au complexe Fertial (ex-Asmidal). «Notre situation s'apparente à un esclavage des temps modernes. Comment expliquer le fait que nous soyons loués, depuis plusieurs années, à la société Fertial pour un salaire qui ne dépasse pas les 20 000 DA, alors que le patron de l'entreprise privée qui nous emploie encaisse au minimum le double de la direction générale ? Pourquoi donc ne pas simplifier la relation de travail et la transférer directement à la société Fertial ?», ont-ils déclaré. A la question de savoir si cette mesure est faisable, les protestataires ont répondu à l'unanimité par l'affirmative. «Notre situation est identique à celle des travailleurs d'ArcelorMittal Annaba. Par leur mouvement de protestation, ils ont pu convaincre la direction générale de les intégrer à leur personnel permanent. Pourquoi pas nous ?», se sont-ils interrogés. Ce qui n'est pas de l'avis de la direction des ressources humaines (DRH) du complexe pétrochimique Fertial Annaba. La responsable de ce service a déclaré à la presse : «Il n'y a aucune relation de travail qui lie les protestataires à notre société. L'entreprise privée qui emploie ces ouvriers a été chargée d'un plan de travail dans notre société, et ce, depuis plusieurs années. Pour assurer sa mission, elle a fait appel à ces travailleurs qui, aujourd'hui, demandent à être intégrés à notre personnel. Ce n'est pas faisable, d'autant plus que l'avenir des travailleurs de cette entreprise sous-traitante n'est pas compromis. Selon notre plan de charge, elle sera, à l'avenir, liée à notre société par d'autres contrats.»