L'opposition égyptienne durcit le ton. Elle a a refusé ce mardi 01 février d'entamer tout dialogue avec le gouvernement "avant le départ du président Hosni Moubarak", au pouvoir depuis trente ans. Un comité représentant les forces de l'opposition égyptiennes, y compris Mohamed ElBaradei, a déclaré dans un communiqué qu'il n'entamerait pas de négociations avant le départ du président Hosni Moubarak, au 8e jour d'un mouvement de protestation massif. Le comité "n'engagera pas de négociations avant le départ du président de la République", annonce le communiqué signé par plusieurs figures de l'opposition, parmi lesquelles M. ElBaradei et l'ancien candidat à l'élection présidentielle Ayman Nour. Des centaines de milliers d'Egyptiens ont afflué ce mardi vers le centre du Caire pour participer à la "marche du million", prévue dans la journée pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, ont rapporté des agences de presse. Rassemblées sur la place Al-Thrir (centre du Caire), les manifestants, dont plusieurs arborent des drapeaux égyptiens, s'apprêtaient à participer à une manifestation géante initiée par l'opposition pour presser le président Moubarak de partir et exiger des réformes politiques et économiques. Les Egyptiens, qui manifestent depuis une semaine pour le départ du président Moubarak, "veulent en finir aujourd'hui, sinon vendredi au plus tard", a déclaré M. ElBaradei. "Vendredi (prochain) a été baptisé +jour du départ+", a-t-il ajouté, indiquant espérer "que le président Moubarak quitte le pays avant cette date après 30 ans au pouvoir". "Je ne pense pas qu'il veuille voir davantage d'effusion de sang", a-t-il dit, en référence aux troubles ayant émaillé les manifestations en Egypte et qui ont fait 300 morts depuis le 25 janvier selon la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay. Interrogé sur l'offre de dialogue faite par le nouveau vice-président égyptien, Omar Souleimane, M. ElBaradei s'est dit favorable à "un dialogue national global" mais a posé des conditions, "et en premier lieu le départ du président Moubarak". "Si le président Moubarak s'en va, tout ira dans la bonne voie", a-t-il encore dit, soulignant que les manifestations en masse au Caire et à Alexandrie devraient "être pacifiques".