Les diplômés des filières «Ressources Halieutiques» et «Biotechnologie» sont confrontés, depuis plusieurs années, à un problème de non reconnaissance de leurs diplômes. Créées voilà une dizaine d'années, les deux filières ont accueilli plus de 300 étudiants, dont la grande majorité ne parvient pas à se frayer une voie vers le recrutement. Selon leurs représentants, leurs diplômes ne sont pas pris en considération par les services de la Fonction publique, ce qui les contraints à un chômage forcé. Dans la majorité des cas, ces chômeurs de luxe postulent pour des emplois pour lesquels un profil en biologie est exigé. Or, il se trouve que, sur leurs diplômes, la biologie ne figure nulle part, puisque les deux filières sont abritées au niveau du département d'Agronomie. Pourtant, la plupart des étudiants de biotechnologie viennent du tronc commun de biologie. Les concepteurs du programme ont ouvert fort judicieusement des passerelles afin de permettre à des étudiants, souvent très brillants, de suivre ces nouvelles formations. L'étude des ressources halieutiques et des biotechnologies ne sont, en fait, que des prolongements naturels des sciences biologiques. Mais comment faire comprendre ces subtilités aux fonctionnaires chargés du recrutement ? Résultats des courses, un nombre impressionnant d'excellents ingénieurs passent à la trappe alors qu'ils peuvent rendre d'énormes services à la société, tant leurs compétences sont réelles. Curieusement, c'est vers l'université qui leur a assuré une très bonne formation que ces jeunes chômeurs se sont retournés exigeant la modification de l'intitulé de leur diplôme. Un méandre administratif qui pourrait aboutir tant la pression est forte sur la tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Enseignement supérieur, qui pourrait être appelée à modifier un arrêté ministériel. Du coup va se poser le problème du devenir de ces filières d'avenir qui pourraient voir s'assécher leurs sources de recrutement. Curieusement, alors que les enseignants font le dos rond, personne ne semble prendre conscience qu'il s'agit là de filières d'avenir dont l'Algérie a grand besoin. Autant le désarroi des diplômés est compréhensible, autant la désinvolture du ministère n'est pas recevable. Une simple consultation du cursus universitaire de ces diplômés suffirait à retrouver le bon sens. Sacrifier deux filières de pointe sur l'autel de la bureaucratique n'est ni juste, ni recevable.