Au-delà des résultats des élections locales partielles qui ont confirmé les pronostics sur les 4 partis donnés favoris et qui sont dans le désordre - car la carte politique varie d'une wilaya à une autre - le FFS, le RCD, le FLN et le RND, une des caractéristiques de ce scrutin réside dans le fait qu'aucun parti en lice n'a réussi à obtenir la majorité aussi bien au niveau des deux seules APW de Béjaïa et de Tizi Ouzou concernées par ces partielles qu'au niveau de toutes les APC des 7 wilayas visées par ce scrutin. Le FFS est sorti victorieux dans les APW des deux wilayas, celles de Tizi Ouzou et Béjaïa, concernées par ces partielles avec respectivement 188 sièges et 139 sièges, mais en revanche il n'a pas réussi à décrocher une majorité de sièges lui permettant de gérer ces assemblées de wilaya et d'en assurer la présidence. Il serait intéressant de voir vers quelles forces politiques le FFS va-t-il se tourner pour trouver les sièges manquants en vue de former cette majorité qui fait défaut ? Se rapprochera-t-il du RCD ? Au plan arithmétique, la formation du Saïd Sadi est la mieux placée pour entrer dans une « coalition » locale avec le FFS quand on analyse les résultats obtenus à l'APW de Tizi Ouzou et de Béjaïa où le parti est arrivé en seconde position. Mais on sait que les majorités ne sont pas une addition de chiffres froids. Et c'est d'autant plus vrai pour le FFS et le RCD qui se sont toujours tourné le dos. Comme pour anticiper sur ce débat, le FFS s'était d'ailleurs empressé de rejeter toute idée de rapprochement avec la parti voisin, le RCD, en récusant la main tendue de son leader Saïd Sadi qui avait proposé sans succès au FFS à la veille du vote d'aller à ces partielles avec des listes communes. Le parti d'Aït Ahmed va-t-il se rabattre sur les indépendants ? Même si une telle perspective n'est pas à exclure, il reste que les scores réalisés par les indépendants, que ce soit au niveau des deux APW de Tizi Ouzou ou de Béjaïa ou bien encore au niveau des Apc, ne suffisent pas pour sceller les majorités requises pour gérer. L'apport d'autres forces politiques est indispensable dans ce cas de figure pour combler le déficit en sièges. Le FFS ira-t-il chercher les soutiens qui lui font défaut au niveau des deux partis au pouvoir, le FLN et le RND ? Cette perspective paraît d'autant plus saugrenue que l'on connaît les rapports marqués par une constante opposition qu'a toujours entretenus le parti d'Aït Ahmed avec les sphères du pouvoir ou qui gravitent autour de ce pouvoir. Le FFS est sommé de résoudre cette difficile équation à laquelle il est confronté faute de quoi, à défaut de trouver les alliances qui lui sont nécessaires pour gérer là où il est arrivé en tête, des coalitions d'autres partis qui le talonnent dans les résultats de ces partielles s'imposeront fatalement à lui. C'est surtout au niveau des nouvelles APC élues que la bataille des coalitions promet d'être implacable. L'émiettement de la représentation locale issue des partielles d'hier fait que l'on se retrouve au niveau de certaines communes installé d'ores et déjà dans une crise annoncée. Prenons par exemple le cas de l'APC d'Amizour (wilaya de Béjaïa). Dans cette commune où il y a 11 sièges à pourvoir, le RCD, arrivé en tête, a décroché 4 sièges, le FFS, le FLN et le MEN successivement 2 sièges chacun et les indépendants 1 siège. Avec quelles forces le Rcd va-t-il gérer cette commune ? Il faudra une savante alchimie pour pouvoir trouver les coalitions nécessaires au bon fonctionnement des assemblées locales. La carte politique locale et les résultats de ces partielles préfigurent des difficultés et de la difficile (impossible ?) cohabitation qui attendent ces assemblées.