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Élections locales partielles du 24 novembre
La haute Kabylie a peu voté
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2005

A10h, le Djurdjura s'est assombri d'un voile menaçant. La RN 15, reliant Oued Aïssi au col de Tirourda est déserte et le mercure flirte avec les 5°C.
Les premières personnes à aller voter sont les familles des candidats et celles des encadreurs. « Il faut donner l'exemple », nous disent trois femmes « fières du devoir accompli ». Journée particulière ? Seul indice, le manque de transport. « Plusieurs transporteurs sont réquisitionnés par l'administration à 6000 DA la journée », nous dit Djamel, assurant la ligne Aït Aggouacha - Larbâa Nath Irathen (45 km au sud-est de Tizi Ouzou). Il attend désespérément que ses treize places se remplissent. Avec deux voyageurs seulement, il prend la route vers la ville de Larbaâ Nath Irathen. Le corps électoral de cette daïra est de 16 600 inscrits, répartis sur 18 centres et 32 bureaux. L'unique centre de vote de la grouillante ville, avec ses cinq bureaux, compte 3559 inscrits. Devant notre remarque sur la désaffection, un candidat du plus vieux parti d'opposition explique : « Les choses sérieuses se font au sein des villages, ceux de Taourirt Mokrane, Azouza et Aït Frah. » A 13h, on note 10% de participation. La grêle aidant, les gens ont préféré se calfeutrer chez eux. « La gent féminine, autrefois bien présente, brille par son absence », nous dit le chef de centre. Un ténor du barreau local se risque à expliquer : « Les citoyens voteront aujourd'hui sur la crédibilité. Ni le programme ni le sigle n'influeront sur le choix du bulletin, encore que celui-ci est presque illisible. » Parlant du legs des assemblées locales à pourvoir, nos interlocuteurs prédisent « des difficultés financières auxquelles seront confrontés les futurs édiles ». Arborant leurs badges officiels, les contrôleurs partisans étaient sourcilleux. L'un d'eux interpelle le chef de centre : « Dites aux gens qui stationnent dans l'allée de libérer le passage. » De partout, les sonneries des téléphones mobiles fusent annonçant par SMS la marche tortueuse du taux de participation des localités avoisinantes. La courbe affiche une ligne sans pics ni sauts notables. La cellule communale confirme : « A 10h, le taux était de 2,83% pour l'APC et 2,73% pour l'APW. Mais à 14h, il est de 10,76% et 10,41%. »
A.B., L.M.


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