En visite d'inspection dans la wilaya de Souk Ahras, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a délivré un important message : «Notre objectif n'est pas de donner de l'eau à boire aux citoyens uniquement, mais aussi de développer l'agriculture.» Souk Ahras. De notre envoyé spécial La wilaya de Souk Ahras n'a pas un problème de ressources, mais elle souffre d'un problème de distribution de l'eau. Le réseau enregistre en effet entre 30 et 40% de fuites. Pour le ministre, il est question «d'apporter des améliorations. Des travaux de réhabilitation sont en cours». Le ministre a lancé les travaux du barrage de Oued Djedra dont la capacité de stockage atteindra les 35 millions de mètres cubes. Le chantier est confié à l'entreprise algérienne GESI-TP qui dispose d'un délai de trois années pour la livraison de l'ouvrage. Ce projet constituera le troisième barrage dans la wilaya de Souk Ahras, après celui de Aïn Delia (76 millions de mètres cubes) et de l'oued Charef (153 millions de mètres cubes). Les responsables locaux du secteur ont indiqué que 12 millions de mètres cubes du barrage de l'oued Djedra seront orientés pour l'approvisionnement de la ville de Souk Ahras en eau potable, les 2 millions de mètres cubes restants seront réservés à l'irrigation agricole. L'opération d'aménagement du périmètre hydro-agricole de Sedrata s'étalera sur 1275 ha et promet de résoudre les perturbations enregistrées lors des périodes d'irrigation des terres agricoles. Le barrage de l'oued Charef dans la région de Foum Khenga en constituera la source d'alimentation principale. L'impact socioéconomique du projet est énorme : développement des périmètres d'irrigation de la région, l'accroissement du revenu régional et la création d'activités connexes liées à l'existence des chantiers et la création d'emplois lors de la réalisation du projet et après le projet. En Algérie, dont les conditions climatiques marquées par la faiblesse et la mauvaise répartition des apports pluviométriques selon les régions, l'irrigation est indispensable pour assurer une production agricole régulière en quantité suffisante. Pour cela, la mobilisation et l'utilisation optimale de l'eau sont les fondements de l'hydraulique agricole, qui relèvent depuis 1999 des attributions du ministère des Ressources en eau. Il coordonne l'ensemble des activités liées à l'eau au niveau national, chaque wilaya a une direction de l'hydraulique. Le taux de raccordement à l'alimentation en eau potable est de 85%. Dans ce cadre, l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID) contribue au développement de l'hydraulique agricole. A l'horizon 2015-2020, l'objectif est ambitieux : 500 000 ha en grands périmètres d'irrigation répartis en 280 000 ha pour les régions du nord et 220 000 ha pour les régions sahariennes. Moins de 5% de la superficie agricole utile (SAU) sont irrigués en moyenne (400 000 à 600 000 ha), pourtant l'irrigation contribue à plus de 40% de la valeur totale des productions agricoles. Le ministre a affirmé que «tous les barrages construits en Algérie répondent aux normes universelles de sécurité. Ils sont équipés de moyens de détection de la moindre fissure et ou vibration».