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Faire de la politique, ce n'est pas protéger ses privilèges
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Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2011

«Faire de la politique, c'est précisément répondre aux attentes et revendications refusées aux Algériens, ce que la rue exprime quand les politiques se taisent et l'interdisent. M. DOK, sachez que faire de la politique c'est justement construire, bâtir, instruire, éduquer, donner du travail, la liberté d'expression, le droit de dire et d'écrire, de se rassembler, le droit au bonheur et à l'épanouissement, le droit au respect et à la tolérance de l'autre, quelles que soient sa région ou sa religion.»
A lire, en français dans le texte ou entre les lignes, les propos de notre distingué ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales(1), papy DOK pour la presse, on en sort effaré, choqué. Non pas par ses constructions mensongères — parce qu'il est bien dans son rôle que de mentir dans une «ripoublique» tribale de stagiaires — il le fait depuis cinquante ans tout comme ses pairs d'ailleurs — mais il choque surtout par son ignorance renversante de la terminologie et des concepts politiques de base que tout responsable politique, même stagiaire, se doit de connaître, de comprendre. Par sa logorrhée déversée en diarrhée buccale, il s'est rendu aussi léger que ridicule. Ce faisant, étalant tant d'ignorance et de mépris qu'on croyait propres à son prédécesseur, il donne une illustration parfaite de l'illettrisme et de l'«innumérisme»(2) qui caractérisent singulièrement les dirigeants algériens dans l'exercice de leurs fonctions ordinaires.
Des cancres pour la plupart, dit la rue en général, prêts à dégainer à la moindre critique quand ils sont pris en flagrant délit d'ignorance et de stupidité. Une vraie catastrophe, ces dirigeants incultes et pressés, qui font de la politique comme M. Jourdain faisait de la prose, seraient plutôt à plaindre s'ils n'étaient pas dangereux et amoraux à ce point.
Pour papy DOK, qui sort enfin de l'ombre, il y a deux types d'Algériens et seulement deux : ceux, la minorité, qui, selon lui, ont des revendications politiques et il n'en existe pas ou si peu dans la société algérienne, pas même dans les revendications populaires jugées, sans appel, apolitiques selon sa sentence définitive. Dans son entendement, il n'y a que ceux, la majorité, qui expriment des attentes économiques, sociales, culturelles et existentielles qui recueillent, eux, sa compréhension voire son indulgence ! Ces derniers, parfois braves à ses yeux, n'ont pas de revendications politiques connues. Il s'agit des jeunes essentiellement, selon l'arrêt tranché du ministre, ils n'ont que des revendications matérielles et apolitiques comme par exemple (je cite dans le désordre) : une vie meilleure, du travail, des logements, des loisirs, des aliments pas chers, le droit au bonheur, des visas, le droit au respect et à la dignité, le droit et la liberté de s'exprimer, le droit de manifester et de donner leurs opinions sur l'état de la gouvernance et de la gestion de la cité, le droit de demander des comptes sur l'usage qui est fait des richesses nationales et tutti quanti…, c'est-à-dire l'énoncé exact de toute formulation de programme politique qui renseigne sur les qualités de la gouvernance mise en place.
En fait, tout ce qui est d'essence politique, tout ce qui donne de la hauteur à un projet politique que n'a pas ce pouvoir. Il est donc tout à fait dans son rôle de ministre indu occupant de son poste quand il défend sa prébende et ses privilèges de rentier, tenant plus que tout à la survie d'un régime condamné à dégager. C'est pourquoi, se rassure-t-il, à répéter, à s'entendre dire que la situation algérienne ne ressemble en rien à celle de la Tunisie ni à celle de l'Egypte. Sens suggéré, notre pouvoir ne tombera pas ! Faux Monsieur le ministre, votre pouvoir tombera de lui-même comme une feuille morte, comme la branche pourrie d'un arbre sain. Pendant qu'il est — encore — en poste, il faudra donc alphabétiser Monsieur l'honorable ministre de l'Intérieur pour lui rappeler que faire de la politique, c'est précisément répondre aux attentes et revendications refusées aux Algériens, ce que la rue exprime quand les politiques se taisent et l'interdisent.
M. DOK, sachez que faire de la politique c'est justement construire, bâtir, instruire, éduquer, donner du travail, la liberté d'expression, le droit de dire et d'écrire, de se rassembler, le droit au bonheur et à l'épanouissement, le droit au respect et à la tolérance de l'autre, quelles que soient sa région ou sa religion ! C'est aussi et surtout le droit des Algériens à l'existence citoyenne dans toute sa plénitude et ses diversités. C'est cela et seulement cela faire de la politique. Exactement ce que crient et revendiquent les marcheurs de Bab El Oued, d'El Hamri, des Genêts, de M'sila et de toutes les contrées profondes d'Algérie. Répondre à ces appels, à ces attentes, vous y avez lamentablement échoué. Comme le reconnaît votre 3/4 de président sans en tirer la première conséquence que lui imposait son propre bilan : partir avant d'être dégagé par la rue. Car, faire de la politique «la boulitique» — selon vos mœurs bien connues — ce n'est pas inspirer et organiser des complots par la ruse pour s'accaparer du pouvoir et s'y maintenir à tout prix. Faire de la politique, ce n'est pas organiser l'exclusion et les interdits, ce n'est pas interdire, emprisonner et exiler des écrivains qui dénoncent vos atteintes aux droits humains. Ce n'est pas bourrer les urnes et les rendre gagnantes à tous les coups.
Faire de la politique, ce n'est pas réquisitionner écoliers, chômeurs et travailleurs pour fabriquer des clameurs et des vacarmes de «zornadjia» de rue, soutenant et hurlant à la Ubu, des gloires et des victoires plus que douteuses ; usurpées. Rappelez-vous toutes ces marches très «spontanées» que vos servants et servis — maires, chefs de daïra, walis, chefs de kasma, canailles, racaille et dévots, par le ventre associés, et seulement par là — avez vous-même organisées à la seule gloire du grand timonier qui possède l'Algérie entière à son profit personnel et au profit des siens ; le clan comme il se dit dans les chaumières d'Algérie. Faire de la politique, ce n'est pas non plus passer 50 ans à protéger ses privilèges en amassant indûment biens, meubles et immeubles appartenant à la collectivité nationale. Faire de la politique, ce n'est pas participer au pillage organisé des richesses de l'Algérie.
Faire de la politique, ce n'est pas passer 50 ans de sa vie à se taire et à oblitérer sa conscience et sa mémoire sur les détournements, les assassinats et les crimes sales et odieux qui ont jalonné ce pouvoir auquel vous appartenez et qui, depuis sa naissance, tient l'Algérie en otage ; un butin de guerre sans partage. C'est ce qui vous fait dire que la corruption est un faux problème. Vraiment ? Monsieur papy DOK, vous appartenez corps et âme à ce pouvoir que vous défendez si mal et que personne ne peut exonérer de la moindre innocence dans ses écarts, ses excès, dans ses grandes déviances de dirigeants incultes et dans ses hautes trahisons avérées que le petit peuple dénonce à cor et à cri. Votre gouvernance, vos égoïsmes et vos mensonges ont tout pollué et tout corrompu : les hommes, les richesses, la vie, la loi, le droit, la morale, l'espoir. Tout.
Un jeune de 20 ans, bachelier, de Mostaganem, de Béjaïa, de Tizi Ouzou, M'sila, Annaba, Oran, Batna, Jijel, un jeune de toutes les adresses d'Algérie se jette à la mer, s'immole par le feu, crie, hurle, marche, barre des routes, ferme et incendie vos mairies et tous les symboles de votre pouvoir, donne sa poitrine à vos balles, finit dans vos tribunaux et prisons. Ce jeune-là fait de la politique. Et c'est normal pour vous que vous lui tiriez dessus à balles réelles. C'est normal pour vous que vous le jetiez en prison si par miracle il échappe aux furies de la mer. A vos yeux, ces gens-là, c'est-à-dire le peuple dans sa totalité, relève de la psychiatrie et non de la revendication politique. N'est-ce pas le contraire Monsieur le ministre ? S'inscrire dans la ligne débile de ce discours imbécile, c'est assurément se projeter dans une posture de délinquant psychiatrique tout ministre qu'on peut paraître. Comme c'est le cas de cet autre ministre débile qui accuse les parents des harraga de pousser leurs propres enfants à la mer à la manière du joueur de flûte de Hamelin, tueur de rats et d'enfants !
Tant de griserie et d'ineptie du sens chez les régnants du jour donnent à penser qu'ils se lâchent, par leurs excès verbeux, par leur mépris du peuple, à oublier la Roche Tarpéienne(3). Serkadji aussi n'est pas très loin d'El Mouradia. Plus grave, papy DOK considère que les critiques de la presse à l'endroit du régime émanent des journalistes négationnistes ! Tiens, tiens ! Ce mot a déjà été entendu sortir de la bouche de Mme la ministre de la Culture pour insulter des écrivains algériens qu'elle a fait exiler. Alors, de deux choses l'une : ou nos ministres connaissent le sens précis du terme négationnisme(4) et, dans ce cas, ils sont passibles de poursuites judiciaires pour insultes et diffamation volontaires, ou ils n'en connaissent pas le sens, et cela confirmera le niveau mental et intellectuel des ministres de la république Caligulienne. Dans les deux cas de figure, on est bien renseigné sur l'état de délabrement mental et moral de nos ministres dont on est en droit de penser qu'ils sont pris de panique. Peut-être même de folie à l'idée de perdre ce qu'ils ont de plus cher : le pouvoir. Consultez mon dernier sondage (2008), mort dans vos tiroirs ! Que dit ce sondage ? Le peuple vous hait et crie à chaque rubrique de l'interrogation : partez ! dégagez! C'est le cri du peuple mesuré par sondage.

Notes de renvoi :
1-Daho OuId Kablia , interview accordée au quotidien Liberté du 30 janvier 2011
2- Personne qui ne sait pas compter (sauf l'argent détourné)
3- La déchéance et la mort après avoir connu la puissance et la gloire.
4- Négation de la Shoah et des crimes nazis qu'Israël utilise pour combattre les militants ant-sionistes


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