Le coup d'envoi de la mise en œuvre du projet de coopération, conclu entre le ministère de l'Education nationale et l'Union européenne dans le cadre des programmes Méda II, a été donné hier. En effet, la cérémonie du lancement du projet relatif à la formation résidentielle d'une durée d'une semaine au profit des 48 directeurs d'éducation de wilayas a eu lieu hier en présence du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, de Lucio Guerrato, ambassadeur, chef de délégation de la commission de l'Union européenne, ainsi que des experts de la commission et des directeurs de l'éducation. Cette initiative a pour objectif la mise en place d'une nouvelle dynamique éducative et scolaire régionale. D'autres actions de formation et de mise à niveau sont prévues durant la fin de l'année en cours et le premier trimestre 2006. Intervenant à l'ouverture des travaux de la réunion, M. Benbouzid a indiqué que le projet en question est le résultat d'un travail réalisé entre les experts de l'Union européenne et les cadres de son secteur, et ce, au terme de nombreuses séances de travail, tenues durant l'année 2003. Ce travail a permis aux deux parties d'identifier ensemble les domaines d'activités et actions prioritaires qui devaient être pris en charge, en fonction des pôles fondamentaux de la réforme du système éducatif algérien. Quatre actions ont été retenues et formalisées dans une convention de financement, signée le 3 octobre 2004. Il s'agit d'un appui à la formation initiale et continue des cadres du secteur, à savoir les directeurs de l'éducation, les secrétaires généraux des directions de l'éducation, plus de 2500 chefs d'établissement issus de 10 wilayas pilotes, entre autres Tamanrasset, Ghardaïa, Blida, Boumerdès et Constantine. Sans oublier les formateurs des instituts de formation des maîtres, un appui à l'évaluation et l'orientation, notamment par la mise en place d'un système d'évaluation des acquis des élèves, un appui à l'amélioration de la gestion stratégique du secteur, par le développement d'un système d'information et de pilotage du système éducatif, et, enfin, un appui au management des établissements scolaires avec l'implantation des projets de services et des projets d'établissements. D'une manière globale, le projet Méda II de l'éducation est destiné à soutenir la réforme du système éducatif algérien et vise, plus précisément, « l'amélioration du rendement scolaire et de la qualité de l'enseignement, ainsi que la réduction des disparités régionales et aussi une meilleure efficience des dépenses du secteur ». Le projet, d'un montant global de 19 millions d'euros, est cofinancé par l'Algérie et l'Union européenne, et s'étend sur une période de quatre ans (2005/2008). « Par delà l'aspect strictement financier rattaché au programme, il convient de voir, dans la participation active de l'Union européenne à la réforme du système éducatif national, l'heureux augure d'un partenariat inédit, puisque premier en son genre en matière d'éducation entre l'Algérie et l'Union européenne”, dira le ministre de l'Education qui espère que cette coopération aura tôt fait d'induire une dynamique d'échange, comparable à celle qui les lie déjà à l'Unesco, à travers le programme d'appui à la refonte du système éducatif (PARE), qui est mis en œuvre depuis l'année 2004 et qui s'achèvera à la fin du 1er semestre 2006. M. Benbouzid est persuadé que la ressource humaine est la clef de la réussite de toute action de réforme. Donc, c'est pour cette raison que le projet concerne, pour la première étape, la formation des directeurs de l'éducation qui doivent être, au niveau de leur wilaya, au cœur de l'action de refondation du système éducatif. Par ailleurs, M. Guerrato a expliqué, de son côté, comment son institution a pu réaliser une coopération avec les responsables du secteur de l'éducation. Un département qu'il appréhende, car il n'a pas eu de par le passé à travailler avec les responsables de l'éducation. « Je suis un économiste et non un spécialiste dans le domaine de l'éducation. J'ignore comment exécuter un projet relevant de ce secteur », a souligné l'orateur qui affirme : « La détermination de M. Benbouzid et sa longévité à la tête de ce secteur - s'il est resté durant ces longues années premier responsable du secteur, cela implique qu'il a pu résister à toutes les tempêtes - m'ont poussé à trouver les arguments nécessaires pour convaincre mes responsables de la mise en place de ce projet. Aujourd'hui, Il faut non seulement veiller à son exécution mais suivre d'une façon continue son évolution. » Il rappellera, enfin, que sa mission à la tête de la commission s'achévera cette année mais les membres de la commission feront le nécessaire pour assister les responsables du secteur de l'éducation.